Après la gronde des voix syndicales qui s’inquiétaient d’une rentrée aux mesures «floues», le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, se fait plus clair et annonce une rentrée masquée au primaire et au secondaire pour plusieurs régions du Québec, dont Montréal. Les activités parascolaires sportives à l’intérieur et celles avec contacts physiques réguliers seront soumises à l’application du passeport vaccinal au secondaire.
«Le variant Delta inquiète alors le masque sera requis en classe au primaire et au secondaire dans neufs régions: le Centre-du-Québec, Estrie, Lanaudière, Laurentides, Laval, Mauricie, Montérégie, Montréal et Outaouais. Le port du masque d’intervention sera obligatoire à l’intérieur de l’école, soit en classe, au service de garde, dans les aires communes et lors des déplacements des élèves ainsi que dans les transports scolaires.»
Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation
Toutefois, cette mesure de port du masque en classe reste temporaire, explique le ministre Roberge.
Les autres régions n’auront pas à porter le masque en classe pour la rentrée, soit le Bas‑Saint-Laurent, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Abitibi-Témiscamingue, Côte-Nord, Nord-du-Québec, Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches. Comme prévue dans le plan de rentrée, le port du masque reste requis dans les aires communes, lors des déplacements à l’intérieur et dans le transport scolaire.
«Toutes les mesures qui amènent à apprendre et rester en classe sont positives.»
Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation
Le ministère de l’Éducation assure que les différents centres de services scolaires ont des stocks de masque pour permettre aux élèves d’avoir des masques pour un mois minimum.
L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) envisageait déjà une rentrée masquée dès lors que des cas sporadiques survenaient dans une région. Cela sera donc le cas pour neuf régions. «Nous avions besoin d’être le plus proche de la rentrée pour prendre la décision du port du masque la plus adaptée possible», souligne le Dr Arruda en conférence de presse.
L’INSPQ préconisait, il y a une semaine, «une place assignée en classe et durant les repas et une distanciation à plus de deux mètres pour limiter les contacts non protégés et faciliter le traçage», lorsque possible. Ce que le Plan de rentrée ne mentionnait pas.
Passeport vaccinal au secondaire
Les activités parascolaires au secondaire seront soumises à la détention d’un passeport vaccinal. Le passeport vaccinal sera aussi requis pour la participation à des parties ou à des compétitions inter-écoles dans le cas des programmes particuliers en sport et des programmes Sports‑études. Une liste des activités visées devrait être mise en ligne sous peu sur le site Québec.ca.
Vaccination
D’après le ministre Roberge, la vaccination des 12-17 ans est positive: «85,2% des 12 à 17 ans ont reçu au moins une dose et 76% ont une reçu une deuxième dose ou pris un rendez-vous pour l’obtenir. Ça va très bien mais on en veut encore plus, c’est pourquoi des campagnes de vaccination en milieux scolaires vont être organisées.»
Un protocole de gestion des cas positifs va être bientôt dévoilé, mais le Dr Arruda assure que celui-ci vise à garder les élèves en classe le plus possible. La mise en place de tests rapides par gargarismes sont envisagés «dans les écoles primaires et secondaires des régions où la situation épidémiologique est plus préoccupante».
La plupart des syndicats avaient critiqué la gestion de dernière minute du ministre Roberge. Le Plan de rentrée initial est donc resserré sur certains points compte tenu de l’évolution de la situation épidémiologique dans certaines régions, et ce, à quelques jours de la rentrée.
«Ni le personnel, ni les élèves, ne veulent revivre les revirements des derniers mois marqués par les fermetures de classes et d’écoles. Pour cette raison, le masque est un mal nécessaire afin que les écoles vivent une année scolaire aussi normale que possible.»
Éric Gingras, président de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ)
L’annonce du ministre Roberge a été réalisée en présence de la ministre déléguée à l’Éducation et ministre responsable de la Condition féminine, Isabelle Charest, et du directeur de la santé publique du Québec, Dr Horacio Arruda.