Alors que l’école secondaire Louis-Riel, dans l’est de Montréal, était en deuil mercredi à la suite du décès d’une de leurs élèves la veille, des militants sont venus harceler les jeunes et ont tenté en vain de propager des discours antivaccins lors d’une journée de vaccination.
Un enseignant de l’école, Xavier Watso, explique à Métro que des militants se trouvaient aux abords de l’école et s’approchaient des élèves à l’heure du dîner. À son arrivée face aux militants, il remarque que ceux-ci sont antivaccins. Ils avaient prévu de perturber l’organisation d’une journée de vaccination mercredi à l’école et soutenaient même que le décès survenu la veille avait un lien direct avec la vaccination.
L’enseignant a capté la discussion en vidéo.
Celui-ci explique que de nombreux enseignants se sont interposés et ont fait reculer les individus empêchant ainsi le prosélytisme. Les élèves n’ont pas semblé être déstabilisés par ces individus, affirme l’enseignant. «Les élèves à qui j’ai parlé, hier, se foutaient pas mal des antivaccins, ils les niaisaient. Ils sont beaucoup plus intelligents que ça. La majorité les ignorait. Le seul problème, c’est que s’ils arrivent à atteindre un seul jeune, c’est un jeune de trop», constate l’enseignant.
J’ai vite réalisé que le dialogue était vain car celui-ci [homme en jaune] présentait des statistiques incohérentes ou faisait même la promotion de l’ivermectine [remède antiparasitaire non homologué contre la COVID-19, certaines personnes utilisent la version vétérinaire comme potentiel remède]. Ce qui m’a le plus choqué, c’est l’instrumentalisation du décès de notre élève.
Xavier Watso, enseignant
Le ministre de l’Éducation s’est dit scandalisé par de tels gestes irresponsables sur son compte Twitter.
M. Watso, qui a filmé la scène, explique avoir passé sa journée à devoir bloquer des messages d’intimidation sur les réseaux sociaux. L’école se trouvant au milieu d’un parc ouvert, la police communautaire ne pouvait empêcher les manifestants antivaccins de circuler. L’enseignant s’inquiète toutefois que les militants réitèrent leur projet, puisque ceux-ci auraient promis de «revenir».
Le Service de police de la Ville de Montréal n’a pas reçu de plainte concernant cet incident. Celui-ci indique que même si aucun acte criminel ne survient, la police peut faire des rapports sur de tels agissements puis enquêter. Surtout si les actes se répètent ou si ce sont toujours les mêmes personnes sur place.
Le bureau du coroner s’occupe de l’enquête qui déterminera les causes et circonstances du décès de l’élève. «L’investigation est en cours et il est actuellement trop tôt pour se prononcer», indique le responsable des communications et des relations avec les médias, Jake Lamotta Granato.