Une maman de deux enfants de 6 et 10 ans raconte avoir été maintenue «dans le noir» alors qu’un cas de COVID-19 a été déclaré dans l’école, puis un autre dans la classe de son fils de 10 ans. La maman blâme la Direction régionale de santé publique (DRSP), pour «des informations tardives, déroutantes» et «un manque de logique».
Florence* a appris le lundi 13 septembre dernier qu’un cas de COVID-19 a été déclaré dans l’école primaire de son fils, située au sud de l’Île de Montréal.
Dans un message aux parents, l’école indique «attendre un retour de la DRSP pour connaître les mesures qui doivent être mises en place». L’école précise qu’il n’y a «pas d’isolement préventif à faire pour le moment», seulement si l’enfant présente des symptômes de COVID-19.
Parce qu’elle est mère au foyer, Florence a décidé de garder son fils à la maison le mardi 14 septembre et de lui faire passer un test (au résultat négatif).
«J’ai décidé de les garder à la maison et de les faire tester, car des enfants peuvent être asymptomatiques et avoir la COVID-19 […] certains parents qui travaillent n’ont pas la possibilité de garder leur enfant à la maison, que peuvent-ils faire?», ajoute Florence.
Toujours pas d’instructions de la DRSP
Le mercredi 15 septembre, soit deux jours plus tard, Florence, qui avait emmené ses deux enfants à l’école, reçoit deux courriels de la part de la direction de l’école. Métro a pu les consulter. Le premier indique aux parents d’enfants qui ont été en contact étroit «de suivre les directives de santé publique» et de «garder leur enfant à la maison s’il présente un ou deux symptômes».
Dans le second courriel, l’école indique qu’un «2e cas positif à la COVID-19 a été déclaré», la classe est donc en isolement préventif et il est demandé aux parents de «venir chercher leurs enfants avant la fin de la journée».
«Par la suite, nous vous demandons de garder votre enfant en isolement à la maison ou à l’endroit où vous habitez jusqu’à ce que nous ayons reçu les directives de la Santé publique. Lorsque nous aurons reçu lesdites directives de la Santé publique, nous vous les communiquerons rapidement», indique le courriel de l’école. Les enfants doivent également passer un test de dépistage et en fournir le résultat à l’école.
Florence va alors chercher son fils en cinquième année comme les autres parents. À ce stade, les parents n’ont reçu aucune instruction de la part de la DRSP par l’entremise de la direction de l’école. Florence explique qu’à défaut de directives de la part de la DRSP, elle s’appuie sur son sens logique.
Des instructions confuses
Finalement, le vendredi 17 septembre, la direction de l’école transmet aux parents un document de trois pages de la DRSP sur les consignes à suivre. À la lecture du document, les informations «sont confuses et pas claires» pour Florence*.
En effet, la lettre de la DRSP, adressée aux parents et transmise par l’école, inclut des informations pour vérifier le statut de protection des enfants, en particulier s’ils ont été vaccinés ou non. Des informations qui «n’ont pas lieu d’être» selon Florence, puisque les enfants à l’école primaire de moins de 12 ans ne peuvent pas être vaccinés.
Pour Florence, la Direction régionale de santé publique «communique tardivement» et les informations reçues ne sont pas «logiques» ni adaptées à la situation des enfants de moins de 12 ans qui ne peuvent recevoir de vaccin.
J’ai l’impression que la DRSP ne sait pas comment gérer la situation, qui se fait au cas par cas, et garde les parents dans le noir […] Beaucoup de choses manquent de logique.
Florence, mère au foyer d’un garçon de 10 ans et d’une fille de 6 ans
Florence raconte le cas de figure d’une autre maman qui a reçu un courriel indiquant que sa fille doit rester en isolation à la maison, en raison d’un contact étroit. «Tout le monde reçoit des informations et des messages, et ce n’est pas clair ce que nous sommes supposés faire», résume Florence.
Les relations médias de la Direction régionale de santé publique (DRSP) ont indiqué à Métro «utiliser principalement le Guide de gestion de cas contacts de l’INSPQ », en date du 24 août 2021.
Du côté du CSSDM, on indique à Métro qu’une «direction d’école peut décider, en concertation avec la Direction régionale de santé publique, de fermer préventivement une classe ou de placer des élèves en isolement» et que les décisions relatives aux fermetures se font «généralement au cas par cas».
Depuis l’instauration du port obligatoire du masque au primaire et au secondaire, un élève qui a été en contact avec un cas de COVID-19 peut poursuivre son apprentissage en classe, sauf sur avis contraire.
Beaucoup d’incertitude et des enfants affectés
Interrogée sur la façon dont la famille gère la situation, Florence s’affirme chanceuse, puisqu’elle reste à la maison et peut s’occuper de son fils de 10 ans, qui a pu suivre l’école à la maison avant de retourner en classe le 21 septembre.
La famille tente de garder une attitude positive et calme vis-à-vis des imprévus. «Chaque semaine est stressante, mais il n’y a rien que l’on puisse faire», ajoute Florence.
De plus, même si son petit garçon a hâte de retourner à l’école, il est très résilient. Florence reconnaît que la situation peut être différente pour d’autres enfants pour lesquels l’école représente «un filet de sécurité».
Enfin, si la vaccination progresse dans la province, elle souligne que la situation des enfants de moins de 12 ans et de leurs parents est «la même qu’il y a un an». Florence* espère que la vaccination élargie au moins de 12 ans permettra aux familles de reprendre une vie plus normale en pratiquant des sports ou en partant en vacances.
Le groupe Pfizer-BioNTech a annoncé aujourd’hui les résultats encourageants d’une étude sur la vaccination pour les enfants âgés de 5 à 11 ans.
Lors de la publication de cet article, la Direction régionale de santé publique (DRSP) et la Commission scolaire de Montréal n’ont pas répondu aux demandes d’entrevues de Métro.