Si c’était à refaire, le premier ministre du Québec François Legault ne changerait rien à son appui au Parti conservateur avant les élections fédérales. Le caquiste avait souhaité une victoire des conservateurs, avec une minorité. Il avait aussi identifié les libéraux, le NPD et les verts comme des partis «dangereux».
Dans une sortie controversée, M. Legault avait offert son appui aux Conservateurs, considérant notamment que le parti n’interfèrerait pas dans les champs de compétences du Québec. «Je ne regrette pas d’avoir défendu l’autonomie de la nation québécoise, je vais continuer de le faire tout au long de mon mandat», assure le premier ministre.
Déjà ce matin, M. Legault a eu une discussion au téléphone avec Justin Trudeau. «C’est sûr qu’on a des différends, mais on s’est dit qu’on serait tous les deux capables de travailler ensemble», a affirmé M. Legault, «pour le bien des Québécois».
D’ici Noël, le premier ministre du Québec aimerait rencontrer son homologue pour revoir les transferts de santé aux province. Ceux-ci doivent être augmentés de 22 à 35%, a martelé M. Legault à nouveau. «Il est temps que le gouvernement fédéral fasse sa part, estime-t-il. Je m’attends à ce que tous les partis de la chambre des communes en fassent une priorité.»
Legault, «grand perdant»
Pour la cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ), Dominique Anglade, M. Legault est le «grand perdant» des élections. Il sera nécessaire de «rebâtir les ponts avec le fédéral», estime-t-elle. «François Legault a parié gros et il a perdu, tranche-t-elle. Et, dans cette défaite, il a entraîné tous les Québécois.»
Il n’y a pas eu d’«effet Legault» dans les résultats des élections, conclut le leader parlementaire de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois. «En majorité, les Québécois ont fait d’autres choix. François Legault a perdu ses élections et je pense qu’il doit en prendre note», a commenté M. Nadeau-Dubois.
«Je pense que ça en dit beaucoup sur le Québec et ce que sont vraiment les valeurs québécois», ajoute-t-il.
Le Parti québécois se réjouit de «l’excellent résultat du Bloc québécois qui a augmenté son taux de vote». «Il ne vous le dira pas, mais c’est un échec pour François Legault et la CAQ, et cet échec-là, il, malheureusement, il lie tous les Québécois», se désole le chef Paul St-Pierre-Plamondon.
Des élus libéraux de la région de Montréal, comme Paolo Rodriguez et Mélanie Joly ont également critiqué l’appui du premier ministre François Legault lors de la soirée électorale, lundi.