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Projet de loi spéciale contre manifestations antivaccins devant les écoles

Rassemblement mesures sanitaires

Une loi spéciale pourrait être adoptée jeudi pour interdire les manifestations antivaccins près des hôpitaux et des écoles. Cette loi sera déposée au conseil des ministres cet après-midi, puis proposée lors de la séance de l’Assemblée nationale jeudi.

«Ça n’a pas de bon sens actuellement qu’on essaie d’intimider nos enfants, que ce soit devant les écoles ou les services de garde», s’est désolé le premier ministre François Legault avant son entrée au Salon bleu, mercredi.

En vertu de cette loi, les individus qui manifesteront devant certains lieux se verront octroyer des amendes.

Ma patience a atteint sa limite concernant les manifestants antivaccins. […] Ça n’a pas de bon sens non plus qu’on manifeste contre la vaccination devant les centres de vaccination ou les hôpitaux.

François Legault, premier ministre du Québec

Le dépôt d’un projet de loi spécial permet d’accélérer le processus parlementaire, dans le cas d’une situation «exceptionnelle». Les lois existantes interdisent déjà aux individus s’obstruer l’accès à des soins de santé ou à des services d’éducation. Des sanctions pénales sont prévues dans ces cas.

«Ça va continue d’exister, mais là, on travaille sur quelque chose de plus fort pour que cessent ces manifestations-là ou ces formes d’intimidation envers notre personnel, nos jeunes et des patients», explique M. Legault.

Mardi, une vingtaine de militants anti-vaccins ont manifesté aux abords de l’école Henri-Bourassa de Montréal sur l’heure du midi. Plusieurs manifestations se sont également déroulées autour des établissements de santé de la métropole, notamment aux abords du Centre universitaire de santé McGill (CUSM).

L’école secondaire Louis-Joseph Papineau, à Saint-Michel, a aussi été le théâtre d’une manifestation au début du mois.

Soutien de l’opposition

Plus tôt mercredi, les trois partis d’opposition ont demandé au gouvernement d’agir afin de mettre un terme à ces manifestations. «C’est franchement inacceptable», s’est plainte la chef du Parti libéral du Québec (PLQ), Dominique Anglade.

«On est capable [d’adopter une loi] à l’intérieur de 24 heures. On veut agir tout de suite, pas dans une semaine, pas dans deux semaines, tout de suite», estime-t-elle.

J’ai un seul message pour les antivaccins: foutez la paix à nos enfants. Laissez-les tranquilles

Dominique Anglade, cheffe du Parti libéral du Québec

En 2016, le gouvernement du Québec avait fait interdire les manifestations devant les cliniques d’avortement. Il est maintenant impossible de manifester à moins de 50 mètres d’une clinique et les contrevenants sont passibles d’une amende. «Je pense qu’on est dans une situation similaire, a exposé le député de Gouin, Gabriel Nadeau-Dubois. Il s’agit de protéger l’accès à des soins de santé, il s’agit de protéger la santé, la sécurité des enfants. Il faut faire quelque chose.»

Le Parti québécois a assuré qu’il collaborerait à l’adoption d’un projet de loi. «On ne peut pas mettre en danger nos enfants, là, donc clairement ça prend un périmètre de sécurité puis un encadrement, considère le chef Paul St-Pierre-Plamondon. On n’acceptera pas, comme société, que de manifestants s’en prennent à des enfants, intimident des enfants.»

Conditions à remplir

Québec solidaire impose toutefois ses conditions. «Il faut que ce soient des mesures spécifiques. Je pense qu’on ne veut pas empêcher, par exemple, des parents de faire des chaînes humaines autour d’une école pour manifester leur soutien à l’école publique.»

Certaines réserves sont aussi émises par le Parti conservateur du Québec (PCQ). Son chef Éric Duhaime affirme être pour l’encadrement des manifestations, mais que «le droit de manifester est sacré dans toute société démocratique». «S’il souhaite s’en prendre à un sous-groupe en particulier afin de diviser les Québécois entre eux, à des fins partisanes, il trouvera le PCQ sur son chemin», a-t-il prévenu.

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