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Nouvelle manifestation anti-vaccins devant une école de Saint-Michel

Des militants anti-vaccins lors d'une manifestation devant l'école Louis-Joseph-Papineau, à Saint-Léonard.
Photo: Martin Nolibé/Métro

Des militants anti-vaccins se sont réunis pour une manifestation aux alentours de midi, devant l’école secondaire Louis-Joseph Papineau, à Saint-Michel. Ils venaient notamment appuyer un enseignant, Patrice Trudeau, accusé par l’établissement d’être anti-vaccins.

L’enseignant est accusé d’avoir tenu des discours anti-vaccins auprès de ses élèves. En entrevue avec Le Journal de Montréal, M. Trudeau se défend d’une telle position et prône vouloir développer l’esprit critique des élèves. 

Pour les manifestants, M. Trudeau est victime de discrimination. «L’école veut acheter son silence», clame le manifestant François Amalega, connu pour avoir infiltré de nombreux points presse ces dernières semaines.

En plus du soutien aux professeurs, les opposants ont distribué des tracts aux élèves et ont brandi des pancartes. 

Les manifestants ont également demandé à plusieurs reprises aux enfants d’enlever leurs masques pour pouvoir chanter des slogans comme «Vacciné ou non, le pass sanitaire c’est non» ou «Mon corps, mon choix, j’ai le mien, tu as le tien».

Un prétexte ou une dénonciation de la censure?

Laura Rasse-Rick, maman de deux petites filles était présente pour dénoncer la censure et «un discours unilatéral qui lui fait peur» 

«Depuis 1 an et demi, je suis très inquiète, je viens du Chili, on a fui une dictature et là on me dit que c’est comme si c’est les mêmes étapes […] J’ai des inquiétudes sur la gestion de la crise qu’on ne peut pas questionner et ce prof se fait censurer, car il a dit aux élèves de poser des questions», dénonce la mère outrée. 

Présent sur les lieux Benoît Thomas est directeur d’unité des écoles secondaires au Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM). Il affirme d’entrée de jeu la position du CSSDM sur la tenue de cette manifestation: «On trouve ça déplorable et inacceptable ce qui se passe. Ces gens-là disent des mensonges, c’est dangereux en fait ce qu’ils disent aux enfants, on trouve ça déplorable qu’ils utilisent des élèves pour lancer la désinformation.»

Moi j’ai l’impression que les élèves sont plus là pour le spectacle que pour la cause. C’est ce qu’on voit dans le milieu parce qu’on a un bon taux de vaccination, les jeunes se vaccinent de façon importante, donc à part le spectacle que ça donne, je n’ai pas l’impression que les élèves accordent une si grande importance à ce qui se passe présentement. 

Benoît Thomas, directeur d’unité des écoles secondaires au Centre de services scolaire de Montréal

S’il reconnait que la vaccination amène des questions, M. Thomas réaffirme que le personnel scolaire est là pour rassurer les élèves et leurs appréhensions et non leur imposer un choix. 

«On travaille de concert avec notre infirmière de l’école, avec le CLSC pour réponde à ces questions-là, on peut penser aux questions de jeunes sur la fertilité, les effets secondaires… On a eu le temps avec les CIUSS d’expliquer aux élèves pour qu’ils fassent un choix éclairé», affirme M. Thomas.

Pour M. Thomas, la suspension du professeur Trudeau est un prétexte pour les manifestants: «Ce qui arrive, ils arrivent avec du bruit, ils parlent fort. Ça peut intimider certaines personnes. On espère que les jeunes ne seront pas déconcentrés par ce genre de situation, toutes nos équipes travaillent depuis 18 mois à mettre les mesures sanitaires en place, à protéger nos élèves pour qu’on puisse avoir une vie scolaire la plus normale possible».

De plus en plus d’incidents près des écoles

Jeudi, une manifestation anti-vaccins a eu lieu devant une autre école montréalaise. L’école secondaire Louis-Riel, dans l’Est de Montréal, était en deuil à la suite du décès d’une de leurs élèves. Des militants sont venus harceler les jeunes et auraient tenté d’assimiler le décès à la campagne de vaccination.

Un enseignant de l’école a expliqué à Métro que des militants se trouvaient aux abords de l’école et s’approchaient des élèves à l’heure du dîner. À son arrivée face aux militants, il a remarqué qu’ils étaient anti-vaccins. Ils avaient prévu de perturber l’organisation de la journée de vaccination à l’école et soutenaient que le décès survenu la veille avait un lien direct avec la vaccination.

Une information fausse, une nouvelle fois relayée par les manifestants réunis devant l’école Louis-Joseph Papineau qui lie directement le décès de la jeune fille, à sa vaccination.

Le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge avait condamné cette récupération et a annoncé en parallèle une «vigilance policière accrue» aux abords des établissements scolaires.

Inacceptable, dit Legault

Questionné en marge d’une conférence de presse sur le débat des chefs fédéral, le premier ministre François Legault estime que les manifestations devant les écoles sont inacceptables.

Ça n’a pas de bon sens de voir que les anti-vaccins s’en prennent à nos enfants, dans nos écoles. S’il vous plaît, laissez nos enfants en-dehors de ça!

François Legault, premier ministre du Québec.

M. Legault compte discuter avec la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, pour augmenter la sécurité aux abords des écoles.

Avec Rosanna Tiranti

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