Les policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) ont arrêté six jeunes de 13 à 17 ans en lien avec des menaces visant huit écoles de Montréal, dont l’école secondaire Calixa-Lavallée de Montréal-Nord.
«Il s’agit d’un travail colossal réalisé pendant le week-end par notre module Cyberenquête», précise l’agent relationniste Manuel Couture. Il indique que la situation pourrait évoluer dans les prochaines heures et que les menaces ont été proférées dans la foulée d’un «phénomène d’entraînement sur les réseaux sociaux».
«Il s’agit d’un crime grave qui insécurise autant les parents, les élèves que le personnel scolaire», souligne-t-il.
L’école Calixa-Lavallée ciblée
Les policiers assurent une présence dans chacune des écoles concernées, notamment à l’école secondaire Calixa-Lavallée, en raison de «propos menaçants et violents» publiés par des élèves sur Internet.
«Nous avons été informés vendredi en fin de journée de l’existence d’une page Web qui recueillait les confidences anonymes des jeunes. Nous avons retrouvé sur cette page des propos menaçants et violents. Dès que nous avons été mis au courant, nous avons fait une plainte à la police», écrit dans un courriel le directeur de l’école secondaire Calixa-Lavallée, Dominic Besner.
Les deux élèves qui ont publié les propos ont été identifiés et interrogés par la police, selon le courriel envoyé aux parents dimanche en fin de journée. Des publications pouvant s’apparenter à de l’intimidation ont aussi été recensées.
«Confession», un phénomène à surveiller
La plupart des élèves rencontrés avant le début des cours n’étaient ni au courant des menaces ni de la présence policière à l’école. Certains ont toutefois mentionné l’existence du compte Instagram «Confession Calix». Ce compte, désormais supprimé, aurait recueilli les confessions anonymes des jeunes, selon des élèves.
«C’était écrit que des élèves baisaient dans les toilettes. Quelqu’un a écrit qu’il y aurait une fusillade aujourd’hui», cite en exemple une élève de cinquième secondaire qui a préféré taire son identité. La menace ne l’inquiète pas. «On sait que ce n’est pas vrai», dit-elle.
Pour le SPVM, la création de profils de type «Confession» est un phénomène à surveiller. Manuel Couture rappelle que les publications que nous croyons faire de façon anonyme ne le sont pas. «Toute menace proférée, qu’il s’agisse d’une blague ou non, nous expose à des poursuites criminelles», peut-on d’ailleurs lire dans un communiqué du SPVM.
Inquiétude
La situation inquiète certains parents. «On ne sait pas si les policiers ont attrapé les bonnes personnes. Est-ce qu’ils doivent en interroger d’autres?», se questionne par exemple Marie-Josée Cloutier, mère d’un élève de troisième secondaire à l’école Calixa-Lavallée. Son conjoint, Jean-Guy Proulx, a demandé à son fils de rester à la maison. «On ne veut pas l’envoyer dans la gueule du loup», dit-il.
Mme Cloutier est toutefois rassurée par la rapidité d’action de la direction.
Dans un courriel, la porte-parole du Centre de services scolaire de la Pointe-de-l’Île, Valérie Biron, souligne que le SPVM a pris les menaces très au sérieux et agi efficacement. Dans son courriel aux parents, la direction de l’école a quant à elle rappelé que les jeunes pouvaient s’adresser à leur éducateur ou appeler la ligne Calix J’écoute de façon confidentielle pour parler à un professionnel.
De son côté, le SPVM encourage les jeunes témoins de menaces et de propos violents sur les réseaux sociaux à collaborer en avisant une personne de confiance ou en appelant le 911. Les policiers conseillent aussi de ne jamais commenter ou partager des publications à caractère violent.
Vendredi, l’Académie Dunton, à Anjou, a fermé ses portes de manière préventive après des menaces sur les réseaux sociaux. La police a finalement établi qu’il s’agissait d’un canular.