Visiblement agacé par l’attitude de certains influenceurs dans un vol en direction de Cancún, au Mexique, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, les a définis comme une «gang de sans-dessein», lors d’une conférence de presse faisant le point sur la pandémie de COVID-19.
Appelé à réagir à cet événement, où des influenceurs à bord d’un avion de la compagnie Sunwing étaient sur le party, Justin Trudeau a ciblé le paradoxe entre ceux qui ont des comportements «inacceptables» et «ceux qui font des sacrifices».
«Quand une gang de sans-dessein qui décident de partir comme des Ostrogoths en vacances, c’est extrêmement frustrant, c’est démoralisant, affirme Justin Trudeau. […] C’est une claque au visage de voir ces personnes mettre les autres à risque.»
Lors de ce vol du 30 décembre, organisé par James William Awad, des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent de nombreux passagers non masqués et faisant la fête dans les allées de l’appareil. Les vidéos montrent aussi que de l’alcool est partagé.
C’est inacceptable que des gens mettent à risque, pas juste les autres passagers, pas juste les travailleurs des lignes aériennes, mais leurs concitoyens. En plus, quand les gens font des sacrifices, réduisent leurs contacts pendant le temps des Fêtes, ne voient pas des êtres chers… La vaste majorité des gens à travers ce pays savent qu’il faut faire des sacrifices pour se protéger les uns les autres.
Justin Trudeau, premier ministre du Canada
Le retour au pays va être ardu pour ces influenceurs, puisque la compagnie Sunwing a annulé le vol de retour. Air Transat, elle, a été mise au courant que les «passagers perturbateurs» souhaitaient réserver un vol. «Ceux-ci se verront refuser l’embarquement en vertu de nos obligations légales et réglementaires d’assurer la sécurité de nos passagers et des membres de l’équipage, qui est notre priorité absolue», a indiqué la compagnie.
Le Canada enquête
Le fédéral a dit prendre «très au sérieux» ces états de fait. Transports Canada mènera une enquête pour savoir ce qui s’est passé.
«Notre gouvernement prend le signalement de tels incidents très au sérieux. Nous avons demandé aux représentants de nos ministères respectifs d’ouvrir une enquête immédiatement sur ces allégations de non-respect des règles et règlements concernant la COVID-19 et la sécurité aérienne», a indiqué par voie de communiqué Transports Canada.
De plus, il semblerait que des personnes se soient munies de faux documents. «Fournir de faux renseignements à un représentant du gouvernement du Canada lors de l’entrée au Canada est une infraction grave qui expose à des sanctions et à des accusations criminelles.» Si de tels faits sont avérés, «un voyageur peut se voir imposer des amendes d’un montant pouvant aller jusqu’à 750 000 $, une peine d’emprisonnement de 6 mois, ou les deux», précise Transports Canada.