L’Office de la protection du consommateur (OPC) procède actuellement à des vérifications sur l’organisateur du désormais célèbre vol affrété de Sunwing entre Montréal et Cancún, James William Awad, qui ne possède aucun permis d’agent de voyages.
Alors que Transports Canada a ouvert une enquête à la demande du gouvernement fédéral, le gouvernement du Québec se penche aussi sur la question.
«M. James William Awad n’est pas titulaire d’un permis d’agent de voyages», indique le porte-parole de l’OPC, Charles Tanguay.
L’Office prend la situation très au sérieux.
Charles Tanguay
Sans permis en vigueur, nul ne peut effectuer des opérations d’agent de voyages, prendre le titre d’agent de voyages ni donner lieu de croire qu’il est agent de voyages, stipule l’article 4 de la Loi sur les agents de voyages.
Selon l’article 2 de cette loi, toute personne, société ou association qui, pour le compte d’autrui ou de ses membres, effectue ou offre d’effectuer la location ou la réservation de services d’hébergement, la location ou la réservation de services de transport ou l’organisation de voyages est un agent de voyages.
Rappelons que James William Awad, à la tête de l’entreprise 111 Private Club, a loué un avion entier de la compagnie Sunwing pour qu’y soit transportée plus d’une centaine de voyageurs, dont des influenceurs. L’entreprise a également pris en charge l’organisation du voyage au Mexique.
M. Awad n’a accordé aucune entrevue aux médias cette semaine. Il a plutôt publié une déclaration officielle jeudi matin, dans laquelle il mentionne avoir loué un «avion privé» [NDLR: c’était plutôt un avion nolisé de la compagnie Sunwing] pour assurer la sécurité de tous. Malgré le tollé, le jeune homme de 28 ans ne présente aucune excuse dans sa sortie publique pour les comportements des passagers jugés dangereux et grossiers.
Jeudi soir, James William Awad a écrit sur Twitter qu’il «ferait bientôt une conférence de presse publique dans [s]on immeuble» et que tous les journalistes y seront invités.
Aucun permis pour gérer ses gyms
Par ailleurs, trois entreprises dans lesquelles M. Awad est impliqué à titre d’administrateur ont reçu des avis d’infraction de la part de l’Office en novembre dernier, mentionne Charles Tanguay. Il s’agit des trois gyms Astrofit situés à Laval, Blainville et Montréal-Nord.
«Ces avis mentionnent qu’il ne peut opérer un studio de santé sans détenir le permis requis par la loi. Des vérifications supplémentaires seront effectuées. Selon le résultat de ces vérifications, des démarches pourraient être entreprises afin de faire cesser les activités illégales ou, même, d’entreprendre des démarches afin que des poursuites pénales soient déposées», ajoute M. Tanguay.
Ce n’est pas la première fois que James William Awad gère des activités sans détenir les approbations nécessaires. En 2015, il avait fait l’objet d’une mise en garde de la part de l’Autorité des marchés financiers (AMF) pour sollicitation illégale.
Appelée à réagir, l’AMF n’a pas souhaité commenter davantage les activités actuelles de M. Awad.
Des influenceurs perdent leur emploi
Des influenceurs aperçus dans les images les montrant en train d’enfreindre plusieurs règles d’aviation et de mesures sanitaires à bord de l’avion se sont vus montrer la porte par leur employeur.
Le porte-parole de l’AMF, Sylvain Théberge, confirme que Frédérique Dumas-Joyal, qui était de ceux ayant fait la fête durant le vol controversé, avait été congédiée, sans mentionner l’emploi qu’elle occupait.
Karl Bernard, un autre passager qui était courtier immobilier pour Sutton Québec, a été renvoyé cette semaine, a indiqué la vice-présidente et chef des opérations du groupe Sutton, Julie Gaucher, par courriel.
La fête privée illégale aurait aussi mené à une perte d’emploi pour une troisième influenceuse. Dans une conversation privée entre les voyageurs, Noémie Chartier mentionne avoir appris qu’elle n’avait plus de travail sur Facebook. Le tout a été exposé sur la page Instagram drama.qc.