Les 53 logements des Habitations Coursol sont toujours en attente de rénovations depuis cinq ans, tout comme plusieurs habitations à loyer modique (HLM) du secteur de la Petite Bourgogne, alors que le gouvernement avait annoncé du financement pour leurs rénovations à pareille date l’an dernier.
Cette situation a poussé le Comité de logement P.O.P.I.R. – Projet d’organisation populaire, d’information et de regroupement, qui défend les locataires de Saint-Henri, Petite-Bourgogne, Côte-Saint-Paul et Ville-Émard – à organiser une manifestation, le 24 novembre, pour rappeler au gouvernement provincial sa promesse, dans un contexte d’autant plus urgent en raison de l’inflation faisant grimper la précarité et l’itinérance.
«On se retrouve symboliquement ici, dans le berceau du plus grand parc locatif de HLM à Montréal, et pourtant, les ressources temporaires de logement pour mères monoparentales débordent alors qu’il y a des immeubles à logement qui pourrait être rénovés, souligne Maryan Kikhounga-Ngot, une des organisatrices de la manifestation. Il y a plus de 200 logements vides dans le quartier en attente de rénovations, et le gouvernement ne fait rien.»
Roger Desmarais, bénévole au Comité de logement P.O.P.I.R de Saint-Henri, craint pour l’avenir puisqu’il n’y a pas assez de logements sociaux pour la demande qui continue d’augmenter avec l’immigration et le réchauffement climatique.
Nos propres enfants doivent habiter en cohabitation tellement les loyers sont rendus chers. Qu’est-ce que vont faire nos petits-enfants? Il y a des hausses de l’immigration et on a de la difficulté à loger nos propres citoyens. Il ne faut pas être aveugle: les changements climatiques vont nous emmener des réfugiés climatiques et on ne réfléchit même pas à où on va les loger.
Roger Desmarais, bénévole pour le Comité logement P.O.P.I.R de Saint-Henri
Des logements sociaux plutôt qu’abordables
Mme Kikhounga-Ngot insiste sur le fait que les bâtiments sont déjà présents et qu’il ne suffit que de les rénover pour les rendre accessibles à des familles qui en ont besoin, les rendant ainsi moins coûteux à réaliser. Elle craint cependant qu’une fois rénovés, ces logements servent pour du logement abordable et non du logement social.
«Notre crainte principale concerne l’abordabilité. La majorité de la clientèle que nous recevons est à faible revenu ou bénéficie du bien-être social et un 3 ½, selon les programmes de logements abordables actuels, coûte beaucoup trop cher pour elle. Nous, ce qu’on veut, c’est du logement social où le locataire paie 25% de son revenu. Développer exclusivement du logement abordable nous fait peur, parce que ce n’est pas la solution à la crise», conclut-elle.