Plus d’une quarantaine d’employés de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) étaient munis d’affiches et de slogans pour revendiquer de meilleurs salaires et une meilleure reconnaissance de leur expertise alors qu’ils entament une grève de trois jours, perturbant les activités de l’organisation.
Représentés par le Syndicat des professionnelles et professionnels de la santé publique du Québec (SPPSPQ-CSQ), les employés de l’INSPQ sont toujours sans convention collective depuis 2020, cette dernière devant être renouvelée en 2023.
En entretien avec Métro, la vice-présidente du SPPSPQ-CSQ, Maryse Beaudry, explique que les membres dénoncent le fossé salarial qui existe entre eux et les employés des autres réseaux de la santé publique de la province.
«On parle d’un écart salarial de 15 à 20%. Pourtant, on a été présents pendant la pandémie et on a toujours offert notre soutien et les offres que nous avons reçues sont dérisoires. Les membres ont donc décidé de voter une grève à 97%.»
«Nous sommes également essentiels»
Mme Beaudry précise que cette grève vise notamment à rappeler que l’INSPQ est le centre d’expertise scientifique et que les employés ne sont pas payés adéquatement, bien que la recherche constitue un élément essentiel du fonctionnement du réseau de santé publique.
«Nos experts sont au centre de la recherche scientifique. Ce sont eux qui analysent et conseillent le gouvernement et la santé publique, mais on est moins bien payés que le réseau qu’on conseille. Notre expertise doit être reconnue, au même titre que celle des employés de l’INESSS, qui sont payés 22% de plus pour le même travail», précise la vice-présidente de la SPPSPQ-CSQ.
Elle ajoute que la précarité est aussi un problème de taille à l’INSPQ puisque seulement 25% des employés ont une permanence, situation déplorée par le syndicat, qui souhaite que soit augmentée la sécurité professionnelle de ses membres.
La grève générale illimitée envisagée
Maryse Beaudry souligne que les négociations se poursuivront jusqu’à mercredi et qu’elle espère que les employés de l’INSPQ recevront des offres plus intéressantes. Elle précise par ailleurs que la grève générale illimitée est une option envisagée en cas d’impasse.
On va présenter à nos membres les offres qu’on va recevoir, mais il est certain que nos membres n’accepteront pas des pinottes. Ce sont les membres qui vont prendre la décision au final, mais ces gens-là ont connu l’inflation et la pandémie comme tout le monde mais n’ont pas reçu d’augmentation salariale depuis 2018. Au début de la pandémie, on a accepté de mettre les négociations de côté, mais là, il faut que le gouvernement reconnaisse notre expertise essentielle.
Maryse Beaudry, vice-présidente du Syndicat des professionnelles et professionnels de la santé publique du Québec