Sommes-nous susceptibles d’entrer dans un marché baissier? Pour cela, si on se fie à la définition technique, il faudrait observer une tendance négative des indices pendant trois mois, avec perte de valeur d’au moins 15 %.
Bien malin celui qui peut prévoir avec exactitude l’apparition de ce phénomène. Certains facteurs peuvent cependant nous avertir de l’imminence d’un marché baissier. Le premier facteur est la politique monétaire : quand les banques centrales partent en guerre contre l’inflation en rehaussant leur taux directeur, les actions en pâtissent. Si le mouvement est déjà amorcé en Europe, la Réserve fédérale américaine ne devrait pas agir en ce sens avant le 2e semestre de 2012. D’ici là, les actions peuvent continuer de profiter d’un environnement favorable.
Le second facteur est le ratio cours-bénéfice : s’il devient excessif, il peut entraîner une correction majeure. Actuellement, celui du S&P 500, très raisonnable, ne dépasse pas 14 (le prix moyen des actions équivaut à 14 fois les bénéfices attendus au cours des 12 prochains mois).
Bref, les titres de croissance offrent de meilleures perspectives de rendement que les obligations gouvernementales portant échéance de 10 ans, dont le taux se situe autour de 3,58 % seulement.
Troisième facteur (mais moins fiable que les deux autres) : les indicateurs économiques. S’ils pointent résolument vers le bas, ils peuvent laisser présager un repli boursier. Mais ce n’est pas toujours vrai. L’histoire nous montre qu’un marché baissier peut s’installer alors que se multiplient les statistiques optimistes sur la production et la main-d’Å“uvre.
La difficulté vient du fait que la Bourse devance toujours l’économie d’environ six mois. Ainsi, la tenue actuelle des parquets nord-américains nous permet de déduire que la croissance se révélera plutôt bonne en 2011. En principe, les portefeuilles boursiers ne sont pas en danger pour l’instant. Pour une 3e année consécutive, les actions canadiennes et américaines devraient afficher des résultats positifs.
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