Le chef de l’opposition, Luc Ferrandez, accuse l’administration du maire de Montréal, Denis Coderre, de vouloir agir vite et de bâcler les chantiers d’asphaltage. Il réclame des solutions.
Après avoir constaté plusieurs manquements au sein de trois chantiers menés par la Ville sur le territoire de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, Luc Ferrandez a décidé de déposer une plainte au Bureau de l’inspecteur général (BIG).
Sa plainte pour non-respect du devis technique porte sur le chantier d’asphaltage mené sur l’avenue du Parc-La Fontaine, entre les rues Rachel et Cherrier.
«J’ai vu une dalle de béton craquée et des nids-de-poule imposants qui ont simplement disparu sous une nouvelle couche d’asphalte. Dans un an ou deux, [ils] seront de retour et le travail sera à recommencer», dénonce Luc Ferrandez, maire du Plateau-Mont-Royal. Le lendemain de la plainte, le chantier était arrêté pour inspection. Depuis, il a repris, mais Luc Ferrandez attend les conclusions de l’inspecteur.
Des cas multiples
D’autres problématiques sur des chantiers ont été soulevées. Notamment sur la rue De Gaspé et sur la rue Franchère où des travaux d’asphaltage avaient mené à des bris de conduites parce que les employés auraient mis de l’asphalte directement sur des conduites abîmées. «Non seulement ces travaux ont empiré la situation, mais ils ont forcé la Ville à payer des employés à temps double afin qu’ils gèrent les bris», déplore le chef de l’opposition.
«Je ne blâme pas les entrepreneurs. Quand tu travailles et que tu sais que ce que tu fais va durer 50 ans, tu respectes à la lettre le devis. Mais, si tu sais que cela va durer deux ans et que c’est temporaire, alors tu y mets moins d’attention. C’est humain », ajoute M. Ferrandez.
Augmenter les moyens
«S’il veut persister à augmenter les travaux de planage et de revêtement, nous demandons à M. Coderre de se donner les moyens de le faire correctement. Notamment avec plus d’inspecteurs sur les chantiers, une meilleure analyse des segments de rue pour s’assurer qu’il n’y a pas de bris de conduites et enfin plus d’investissements dans le travail en profondeur pour les rues à problème», détaille Luc Ferrandez.
Le chef de l’opposition a fini par rappeler qu’il ne s’agit pas d’une première puisque l’année dernière, le Bureau de l’inspecteur général avait déjà stoppé deux chantiers à Montréal-Nord et Anjou où les entrepreneurs ne réparaient pas les nids-de-poule avant de mettre de l’asphalte.
La Ville ne se reproche rien
De son côté, la Ville centre explique que «le Programme complémentaire de planage-revêtement (PCPR) vise à améliorer à court terme l’état général du réseau routier. La mise en œuvre de ce programme doit être rapide. Aussi, ces projets ne comportent aucune bonification géométrique et aucune intervention sur les conduites souterraines. »
Elle ajoute que les trois chantiers évoqués par M. Ferrandez ont été surveillés adéquatement. L’administration Coderre rappelle que présentement 1 822 km de chaussées à Montréal sont dans un état préoccupant ou nécessitent une attention immédiate, ce qui oblige à agir vite. Enfin, elle indique que la durée de vie des travaux de planage-revêtement oscille entre sept à douze ans. M. Ferrandez lui, mentionne plutôt une durée de vie de deux à trois ans. Le temps nous dira qui des deux a raison.