Denis Coderre assure que Montréal et Hydro-Québec travailleront avec la communauté afin d’intégrer un hommage aux 6000 Irlandais décédés en route vers la ville lors de la Grande Famine de 1847 dans un terrain de Pointe-Saint-Charles récemment vendu à la société d’État, qui entend y construire un poste de transformation.
Le maire y a été de cette sortie mercredi matin lors de la séance du comité exécutif en réponse à l’«imbroglio» provoqué par la vente du terrain situé à proximité du roc irlandais (Black Rock).
Le maire de Montréal a indiqué que l’élu responsable de l’urbanisme, Russell Copeman, et une personne attitrée au sujet à Hydro-Québec discuteront avec les groupes citoyens qui réclament depuis cinq ans qu’un parc hommage soit aménagé dans le secteur.
«On pourra trouver des solutions, […] quitte à avoir un monument et parler par la suite [de la construction] d’un centre d’interprétation pour [souligner] l’apport de la communauté irlandaise à Montréal», a affirmé le maire.
Avant-projet
La responsable du dossier à Hydro-Québec, la conseillère en communications, Johanne Savard, fait savoir que la construction du poste de transformation électrique débutera en 2020 et que sa mise en service est prévue pour 2023.
Cela dit, elle estime qu’il est trop tôt pour savoir quel genre d’hommage verra le jour.
«On n’est même pas encore dans la phase pré-projet puisque la transaction n’est toujours pas finalisée. Une fois qu’on sera officiellement propriétaires, on recueillera les attentes et les avis des Irlandais. Ils seront pris en compte dans l’élaboration de notre concept», avise-t-elle.
Accommodement raisonnable
De son côté, Fergus Keyes, président du Montreal Irish Monument Park Foundation, garde espoir qu’Hydro-Québec pourra raisonnablement accommoder la communauté irlandaise, mais souligne que celle-ci a marre de faire des compromis sur son terrain sacré.
Il rappelle par exemple que le Black Rock a été déplacé à plus d’une reprise depuis sa mise en place et qu’une autoroute a même été construite autour du monument dans les années 1960.
M. Keyes avance d’ailleurs que Denis Coderre aurait dû poser des gestes en appui aux citoyens avant que le terrain soit vendu.
«Je l’ai déjà rencontré trois fois dans les deux dernières années et il me disait qu’il était en faveur du parc. Il est juste en train de faire ce que font habituellement les politiciens en année électorale. Peu importe ce qu’ils nous proposeront, notre position reste la même: on veut un espace vert et non un poste de transformation électrique», maintient M. Keyes.
La valeur de la transaction entre la Société immobilière du Canada et Hydro Québec pour l’acquisition du terrain situé sur la rue des Irlandais n’est pas connue.