À la veille du dépôt du second budget de l’administration Plante, l’opposition a dit s’attendre à une hausse de taxes d’un maximum de 1%, tant pour le secteur résidentiel que commercial.
«Il faut respecter la capacité de payer des citoyens et des commerçants», a soutenu mercredi le chef de l’opposition, Lionel Perez. Celui-ci a insisté que l’administration devait «corriger les erreurs de l’année dernière».
En 2018, les Montréalais avaient dû encaisser une hausse de taxes moyenne de 3,3% pour le secteur résidentiel et de 3% pour le non-résidentiel, même si la mairesse s’était engagée en campagne électorale à ne pas dépasser l’inflation, qui a finalement été de 1,9%.
«C’est clair qu’on peut le faire», a affirmé M. Perez à propos d’une hausse maximale de 1%.
Depuis des mois, le président du comité exécutif, Benoit Dorais, martèle que la hausse de taxes dans son prochain budget ne dépassera pas l’inflation, qui est prévue autour de 1,72% par le Conference board du Canada.
Selon M. Perez, simplement respecter cette promesse n’est pas suffisant. «On ne peut ignorer l’année passée. Il faut combiner les deux hausses et même à 2,15% [NDLR: 4,3% sur deux ans] d’augmentation, on est légèrement au-dessus de l’inflation», a-t-il plaidé.
Ensemble Montréal souhaite également que l’administration Plante mette en place dès maintenant les recommandations du rapport Cormier, notamment celle de donner un congé fiscal à la première tranche de 500 000$ pour les immeubles non-résidentiels et celle d’offrir la possibilité de payer les taxes en quatre versements.
«Il n’y a aucun secret, les commerçants réclament les mêmes choses depuis des années, a déclaré M. Perez. Il faut alléger les taxes et réduire l’écart entre le résidentiel et le non-résidentiel.» Celui-ci rappelle que dans le dernier budget de l’ancienne administration, les taxes commerciales avaient augmenté de manière beaucoup moindre que les taxes résidentielles.
Une administration dépensière
Le maire de Saint-Laurent, Alan DeSousa, souhaite que Projet Montréal renverse la vapeur pour ne pas devenir une administration qui «taxe et qui dépense», soulignant une hausse des dépenses de 5,2% dans le dernier budget.
L’élu souhaite que l’administration Plante mette en place un nouveau plan de contrôle des effectifs. «Pour limiter la croissance des dépenses, c’est une évidence. La main d’œuvre représente 43% des dépenses», a-t-il rappelé.
Avec un possible ralentissement économique à venir, celui-ci croit qu’il faut jouer de prudence. «Il faut être prêt. Si vos dépenses sont encore en croissance [en récession], ça devient très difficile de faire des coupes drastiques sans affecter les services aux citoyens», a-t-il jugé.
M. DeSousa a rappelé que, lors de la récession majeure de 2008, la Ville de Montréal avait vu ses revenus chuter de manière importante. «On a dû adopter des mesures correctives en 2009, deux mois après l’adoption du budget. On a dû couper des dépenses aussi tôt qu’en mars», a-t-il rapporté.
Un budget pro-économie et pro-environnement
Mercredi matin, lors de son allocution au comité exécutif, Valérie Plante a annoncé que son budget serait «pro-économie et pro-environnement». «Nous considérons que les deux ne vont pas en opposition, mais au contraire, ils vont de pair», a-t-elle mentionné, ajoutant que les priorités de son administration, notamment la mobilité et l’habitation, seraient mises de l’avant.
L’opposition est restée sceptique face à cette promesse. «L’administration doit commencer à livrer la marchandise. ils ont fait toutes sortes de promesses qui sont de nature très utopique, comme la ligne rose et 12 000 logements sociaux et abordables. À date on a vu des plans d’action, moi je veux voir des résultats», a lancé Alan DeSousa.