Montréal

Alcool et cannabis: les Montréalais plus délinquants, selon un sondage

bouteilles vides et silhouette d'un jeune homme qui consomme de l'alcool

Alcoholism among young people - teenager drinking beer

Les Montréalais sont plus nombreux à prendre le volant après avoir pris un verre de trop. Ils sont aussi plus enclins à mélanger alcool et cannabis, selon un récent sondage réalisé pour le compte d’Éduc’alcool.

«On est parmi les conducteurs les plus téméraires», lance d’emblée le directeur général de l’organisme, Hubert Sacy.

Un coup de sonde réalisé de février à mars par la firme CROP auprès de 6732 Québécois, dont un millier de Montréalais, indique que 11% des résidants de la région métropolitaine ont conduit un véhicule après avoir consommé de l’alcool «au-delà de la limite permise» au cours des 12 derniers mois. En comparaison, 8% de l’ensemble des Québécois sondés ont confié avoir agi ainsi.

Aucune excuse à Montréal

Les Montréalais sont pourtant plus nombreux à considérer comme «criminel» le fait de conduire après avoir ingéré «un seul verre» d’alcool. C’est le cas pour 20% d’entre eux contre 17% pour l’ensemble des répondants.

«C’est assez paradoxal parce que Montréal est la ville où il y a le plus d’alternatives à la conduite. Dans les villes lointaines, parfois, il n’y a pas de taxi et d’autobus pour revenir le soir», souligne M. Sacy.

Les Montréalais «n’ont pas d’excuses» pour revenir à la maison en voiture le soir après avoir pris un verre, estime-t-il. 

«C’est un phénomène urbain et puisque Montréal est la ville la plus grande [au Québec], c’est normal qu’on y retrouve plus de délinquance.» -Hubert Sacy, directeur général d’Éduc’alcool

Des données de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) viennent toutefois contredire les résultats de ce sondage. Celles-ci indiquent en effet que le taux d’infractions liées à l’alcool à Montréal est 56% inférieur à la moyenne provinciale, qui s’établit à 141 infractions par 100 000 titulaires de permis pour l’année 2017.

«Ceci nous fait dire que Montréal n’a pas une problématique particulière», a déclaré à Métro Sophie Roy, responsable des communications à la SAAQ.

Mauvais mélange

Le coup de sonde permet également de constater que les Montréalais sont plus enclins à consommer du cannabis que le reste des Québécois. 21% des résidants de la métropole sondés ont ainsi indiqué avoir consommé cette substance dans la dernière année contre 18% dans l’ensemble de la province.

«C’est plus accessible à Montréal. Il y a plein d’endroits au Québec où il n’y a pas de succursales de cannabis et moins de vendeurs illégaux», analyse le directeur général d’Éduc’alcool. 

Le coup de sonde indique également que 6% des Montréalais ont consommé de l’alcool et du cannabis au même moment au cours de la dernière année, soit environ 2% de plus que la moyenne provinciale.

«On ne devrait pas consommer les deux substances en même temps […] Le cannabis affecte les facultés et peut aggraver les effets de l’alcool. C’est important de limiter notre consommation des deux», tranche la Dre Caroline Bergeron, de l’Institut national de santé publique du Québec. 

Selon des données de Statistique Canada publiées plus tôt cette semaine, les infractions liées notamment à la possession et à la vente de cannabis déclarées à la police dans l’ensemble du pays ont chuté de 29% en 2018 par rapport à l’année précédente. 35 900 délits reliés à cette drogue ont ainsi été rapportés aux forces de l’ordre l’an dernier.

La légalisation du cannabis en octobre dernier a par ailleurs permis aux gouvernements provinciaux et à Ottawa d’amasser 186 M$ en date du 19 juin.

 

 

 

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