L’entreprise de vélos multipassagers Vélo Festif MTL, qui roule dans la métropole depuis 2015, souhaite s’installer dans le Vieux-Montréal pour devenir une alternative à la calèche. Après avoir entrepris des discussions avec les administrations Coderre et Plante, les propriétaires soutiennent que c’est désormais silence radio à l’arrondissement de Ville-Marie.
Ce type de vélo à 18 places sans moteur circule actuellement dans trois arrondissements à Montréal: Rosemont–La Petite-Patrie, le Plateau-Mont-Royal et Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Si l’entreprise qui compte trois appareils a mis en place des parcours plus «festifs» depuis ses débuts – avec des tournées de bars et de restaurants – elle souhaite «adopter une perspective plus historique» dans le Vieux-Montréal, constate le co-propriétaire de Vélo Festif, Frédéric Campeau.
Avec cette flotte, le groupuscule souhaite créer une offre de transport touristique «qui ne cause pas préjudice à nos bien aimés chevaux». Les calèches doivent disparaître des artères du Vieux-Montréal en 2020.
«Notre véhicule se compare avantageusement aux calèches, lance Gabriel Campeau, cousin de Frédéric et co-propriétaire. Dans notre cas, les gens viennent volontairement pédaler. C’est vert, il n’y a pas de pollution associée.»
Bloqués
Or, voilà: Vélo Festif considère avoir frappé «un mur» en tentant de mettre en place un projet pilote pour régir la circulation de leurs caravanes.
«On a rencontré [le maire Denis] Coderre en 2016 pour lui proposer un projet pilote dans le Vieux-Montréal. On a rencontré quelques personnes qui travaillaient à la circulation. Il n’y a pas eu de suite nécessairement», se remémore Frédéric Campeau.
«On est revenus à la charge par la suite quand [la mairesse Valérie] Plante a été élue. C’était un parcours assez simple d’une heure axé sur la visite touristique du Vieux», poursuit-il.
L’idée était de faire affaire avec des agences de guides touristiques ainsi qu’avec des organismes comme Pointe-à-Callière et L’Autre Montréal.
À l’été 2018, l’entreprise voit la lumière au bout du tunnel. On lui promet «un parcours test». «On s’est préparés pour le faire, raconte Gabriel Campeau. Quelques jours avant que ça se fasse, [le chef de division à la mobilité dans Ville-Marie] Driss Ezzaher nous a contacté pour nous dire que le responsable de la sécurité routière était en vacances. Il fallait attendre qu’il soit là pour évaluer.»
«Avant même qu’on puisse faire ce tour-là, ils nous on dit que ça ne marcherait pas. On nous a juste coupé l’herbe sur pied. On n’a jamais eu de raisons.» – Gabriel Campeau, co-propriétaire de Vélo Festif MTL
Métro a contacté l’arrondissement pour comprendre où en était la demande de Vélo Festif MTL. Au moment d’écrire ces lignes, nous n’avions pas obtenu de réponses.
Enjeux de mobilité?
La congestion dans les rues du Vieux-Montréal n’inquiète pas les deux cousins même si leurs vélos prennent beaucoup de place. «Avant, il y avait une cinquantaine de calèches qui roulaient en même temps? Nous autres, on propose un véhicule qui est à peine un peu plus gros qu’une calèche», constate Gabriel Campeau.
Pour Frédéric Campeau, le vélo multipassager «se positionne comme la prochaine chose à faire». «On trouve ça bizarre qu’on puisse rentrer des autobus à double-deck au diesel et des autobus amphibies, mais pas nos vélos», affirme-t-il.
«Les grosses compagnies étrangères imposent leur modèle et ça bouge. Les compagnies locales qui engagent des gens d’ici restent lettre morte.» – Gabriel Campeau