Montréal est «sur la bonne voie» pour atteindre sa cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) prévue pour 2020. Les émissions provenant des secteurs des transports et des usines continuent toutefois d’augmenter.
«On a bon espoir qu’on va atteindre notre objectif de 30%. On y est presque et on va mettre tous les efforts nécessaires pour y arriver», a déclaré mercredi la mairesse de Montréal, Valérie Plante.
Le directeur du Bureau de la transition écologique et de la résilience, Sidney Ribaux, a présenté en séance du comité exécutif l’évolution des émissions de GES de la métropole de 1990 à 2015. La Ville ne possède pas, à l’heure actuelle, de données plus récentes à cet égard.
Pendant cette période, la Ville a réduit de 28% ses émissions globales de GES. Elle est donc «sur la bonne voie» pour atteindre la cible de 30% qu’elle s’est fixée pour l’an prochain.
Cette réduction est notamment attribuable à la diminution de l’usage du mazout et du gaz naturel au profit de l’hydroélectricité pour chauffer l’air et l’eau dans les bâtiments résidentiels et commerciaux de la métropole.
La Ville s’est d’ailleurs engagée cet été à bannir le mazout dans ces secteurs d’ici 2030 en prévision de rendre les bâtiments montréalais carboneutres en 2050.
Les émissions de GES provenant du traitement des matières résiduelles ont également diminué de 77%.
«La captation des biogaz s’est beaucoup améliorée, d’où la réduction», a évoqué M. Ribaux. Plus d’efforts seront toutefois nécessaires pour diminuer la quantité de matières «qu’on envoie dans les sites d’enfouissement», a souligné l’expert.
Plus de 70% des émissions de ce secteur proviennent de l’enfouissement des matières résiduelles. Pour réduire ce pourcentage, la Ville compte miser sur le compostage et la réutilisation de ces matières.
À la mi-août, l’administration municipale a accordé un contrat de 167 M$ pour permettre à l’entreprise SUEZ Canada de construire et d’opérer pendant cinq ans un centre de traitement des matières organiques dans l’est de l’île.
Changer «nos habitudes»
Lundi dernier, Valérie Plante s’est engagée devant l’ONU à réduire de 55% les émissions de GES de la métropole d’ici 2030.
La mairesse de Montréal a d’ailleurs souligné mercredi que «les gestes forts» que son administration mettra en place dans les prochaines années afin de lutter contre les changements climatiques «vont avoir des impacts sur nos habitudes». La Ville devrait présenter en janvier un plan d’action détaillé à cet effet.
«Nos objectifs sont ambitieux, mais absolument réalistes. Et on n’a pas le choix, donc on ne peut pas manquer notre coup.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal
Des défis
Les émissions de GES du secteur des transports ont augmenté de 2% pendant la période analysée.
«Ça vient du secteur routier principalement», a précisé M. Ribaux. Celui-ci serait responsable de 77% des émissions de l’ensemble du secteur des transports, selon le document présenté mercredi.
«On est rendu à un stade où il faut offrir des alternatives à l’auto-solo et éventuellement contraindre le recours à la voiture», a commenté le responsable de la campagne Climat-Énergie pour Green Peace, Patrick Bonin.
La semaine dernière, Mme Plante a fait part de son ouverture à ce que des quartiers sans voitures soient aménagés dans la métropole «à long terme». Elle a également demandé le mois dernier aux différents partis impliqués dans la campagne électorale fédérale de soutenir son projet de ligne rose du métro.
«On ne pourra pas y arriver seul sans les autres paliers gouvernementaux», a-t-elle affirmé mercredi.
La Ville devra aussi s’attaquer aux émissions provenant des procédés industriels, qui ont augmenté de 36% depuis 1990.