L’environnementaliste Steven Guilbeault a remporté son pari dans la circonscription de Laurier-Sainte-Marie, qui est passée lundi dans le giron du Parti libéral du Canada.
À 23:30, les résultats préliminaires donnaient plus de 41% des votes au cofondateur d’Équiterre.
Avant même de connaître le résultat du vote dans sa circonscription, le néophyte de la politique a déclaré à Métro lundi soir être «très heureux du résultat», alors que les médias nationaux annonçaient déjà que le prochain gouvernement sera libéral.
M. Guilbeault devient ainsi le premier candidat libéral en 31 ans a remporté cette circonscription, qui regroupe une partie du Plateau-Mont-Royal et de Ville-Marie. Avant la vague orange de 2011, celle-ci a été occupée pendant 18 ans par l’ancien chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe.
La néo-démocrate Hélène Laverdière, qui a obtenu un deuxième mandat consécutif en 2015, ne s’est pas représentée cette année.
Lutte serrée
En début de campagne, Steven Guilbeault était en nette avance dans les sondages. La lutte s’est ensuite annoncée plus serrée avec la remontée du Bloc québécois dans les intentions de vote.
La candidate néo-démocrate Nima Machouf, qui est la conjointe de l’ancien coporte-parole de Québec solidaire Amir Khadir, se retrouve en deuxième position avec environ 25% des voix.
Le candidat bloquiste Michel Duchesne, un auteur et professeur qui demeure depuis près de 30 ans dans le Plateau-Mont-Royal, récolte environ 23% des votes.
Au terme de cette campagne, le Bloc québécois aura réussi à passer de 10 à une trentaine de députés.
«C’est une énorme victoire pour notre parti. On a triplé le nombre d’élus [du Bloc québécois] à la Chambre des communes», s’est réjoui M. Duchesne.
Le candidat du Parti vert, l’artiste Jamil Azzaoui, a récolté moins de 6% des votes. La candidate conservatrice, Lise des Greniers, traîne derrière avec seulement 2,5% des voix en fin de soirée, lundi.
Bilan environnemental
Cette campagne n’a pas été de tout repos pour Steven Guilbeault, qui a été appelé à défendre le bilan environnemental du gouvernement sortant. Le Parti libéral s’est donné des cibles ambitieuses en matière d’environnement. Il s’est notamment engagé à rendre le Canada carboneutre d’ici 2050 et à planter deux milliards d’arbres d’ici 10 ans.
Or, ces promesses ont été assombries par l’intérêt tenace de M. Trudeau d’aller de l’avant avec l’élargissement du pipeline Trans Mountain, qui relie l’Alberta et la Colombie-Britannique. Un projet que M. Guilbeault a lui-même vivement critiqué avant de faire le saut dans l’arène politique.
Lundi, l’écologiste a préféré attaquer le Parti conservateur, qu’il accuse d’être le seul parti à la Chambre des communes à s’opposer à des investissements dans des mesures de lutte contre les changements climatiques.
«Il y a quatre partis qui s’entendent au parlement sur le fait qu’il faut mettre un prix sur la pollution, qu’il faut faire plus d’énergies renouvelables, qu’il faut plus d’efficacité énergétique. Et il y a un parti qui est pas mal moins intéressé à faire ces choses-là», a-t-il laissé tomber.
Ce dernier s’est d’ailleurs montré confiant que son gouvernement saura obtenir l’appui des autres partis d’opposition pour faire adopter des mesures environnementales au Parlement.