Confrontée à un manque d’autobus et des défis «considérables» avec l’arrivée de 300 véhicules hybrides, la Société de transport de Montréal (STM) apporte des changements à sa structure organisationnelle. Sa direction exécutive Bus sera «scindée en deux», afin de séparer l’exploitation et l’entretien des véhicules.
Travaux d’agrandissement dans trois centres de transport, électrification du réseau de surface, arrivée des 300 autobus hybrides commandés par l’administration Plante: la STM compose avec plusieurs défis de taille pour ses bus, depuis quelques mois.
«La réorganisation réfère en effet à la situation au niveau de nos autobus immobiles en ce moment», concède Philippe Déry, porte-parole de la société de transport.
«C’est causé par différents facteurs, dit-il. On veut ramener plus de bus sur la route. On veut offrir un meilleur service, améliorer l’expérience client et faire face aux défis. Force est de constater que la structure doit évoluer avec les changements qui s’en viennent.»
Selon lui, la direction exécutive Bus est actuellement surchargée au quotidien. «Ça va nous permettre de mieux répartir la charge de travail pour tous les projets en cours et à venir», ajoute-t-il.
Charge de travail «colossale»
Le directeur général de l’organisme, Luc Tremblay, abonde dans le même sens. La multiplication des projets «génère une charge de travail colossale qui justifie la nécessité de faire des changements significatifs», a-t-il insisté dans un communiqué mardi.
Plus tôt, la semaine dernière, M. Tremblay affirmait que la réception des 300 bus, prévue dès l’an prochain, augmentera la flotte de véhicules de 15%. «On n’avait jamais fait ça dans l’histoire de la STM», a-t-il illustré, disant devoir faire «en deux ans» ce que plusieurs autres feraient en cinq ans.
En 2019, le taux de ponctualité des bus à Montréal atteint 77,4%, lit-on dans les plus récents indicateurs de performance de la STM.
Début décembre, le Syndicat des chauffeurs de la Société de transport de Montréal (STM) avouait s’inquiéter pour l’avenir à court terme du réseau de bus dans la métropole, alors que de nouveaux services de navettes en autocars seront mis sur pied en janvier pour compenser les usagers affectés par les travaux du REM.
Au début de 2020, la réouverture du centre de transport Saint-Denis, fermé depuis un an, permettra de récupérer environ 20% des capacités d’entretien des bus, argue quant à elle la société de transport.
Deux nouvelles entités à la STM
La direction «Exploitation Bus», dans un premier temps, relèvera de l’actuelle directrice exécutive Bus, Renée Amilcar. Sa division sera entre autres chargée de la livraison du service au quotidien, mais aussi du transport adapté et de l’implantation progressive des nouvelles flottes hybrides.
C’est la directrice de l’entretien et des infrastructures, Nancy Fréchette, qui héritera de la nouvelle division «Entretien Bus». Son mandat sera notamment de superviser les opérations de maintenance «majeure» des véhicules.
Une nouvelle direction exécutive des ressources humaines sera aussi mise sur pied dès le 13 janvier afin d’entamer une «transformation culturelle» à la STM. La jeune branche se verra confier la supervision des régimes de retraite des employés et le Programme d’aide aux employés.
«Ces changements sont nécessaires et sauront avoir un impact positif. En poursuivant sa transformation, la STM pourra véritablement affronter tous les défis qui se présentent […], pour en faire une entreprise dotée de pratiques du 21e siècle», a renchéri Luc Tremblay à ce sujet.
L’arrivée des 300 nouveaux autobus se fera sur plusieurs mois, jusqu’en septembre 2020.