Montréal

1500 repas seront distribués quotidiennement aux itinérants à Montréal

Itinérants

Des cuisiniers de La Cantine pour tous seront mobilisés par dizaines.

Des organismes-membres de la Cantine pour tous (CPT) distribueront chaque jour quelque 1500 repas pour les itinérants dans les refuges d’urgence mis en place la semaine dernière par la Ville de Montréal, alors que les besoins en sécurité alimentaire se font «de plus en plus criants» dans la foulée de la pandémie de COVID-19.

«On est tous dans une logique de solutions. Il y a un réel élan d’entraide entre les organismes, la Ville et les arrondissements. Tout le monde essaie de mettre les efforts à la bonne place pour gérer la crise alimentaire», explique à Métro Lorraine Grouvel, la responsable marketing et communications de la CPT.

Cette dernière est un réseau d’organismes communautaires ayant pour mission de favoriser l’accès à la sécurité alimentaire chez les jeunes et les aînés.

La nourriture sera distribuée chaque jour dans quatre centres de jour, dans les secteurs d’Hochelaga-Maisonneuve, de Ville-Marie et du Plateau-Mont-Royal. Les cantines mobiles, crées par l’administration Plante pour servir des repas aux personnes itinérantes dans les quartiers en périphérie, seront aussi desservies.

Plusieurs organismes ont permis la réalisation de ce projet, réalisé en collaboration avec la Ville et déployé en quelques jours à peine. Les groupes Cuisine collective Hochelaga-Maisonneuve, Resto Plateau, Traiteur BIS et la Corbeille Bordeaux-Cartierville ont joint leurs efforts. C’est le Fonds d’urgence COVID-19 de Centraide du Grand Montréal qui financera la totalité de l’opération, évaluée à 180 000$.

Au total, près de 45 000 repas seront distribués. «C’est le résultat d’un bel effort collectif, et ce n’est que le début», promet le directeur général de la CPT, Thibaud Liné. Il affirme que son équipe travaille «déjà sur les nouvelles demandes», alors que la crise pourrait se prolonger sur plusieurs mois.

Une «puissante illustration»

Appelée à réagir, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a indiqué dans une déclaration que le projet s’agit d’une «puissante illustration de la solidarité et de la résilience de la population montréalaise, qui nous rend toutes et tous si fiers».

«On travaille sans relâche pour éviter que la crise sanitaire que nous vivons ne se transforme en crise humanitaire.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal

Soutenir les itinérants, et le milieu communautaire

Pour Lorraine Grouvel, la crise actuelle de santé publique «fragilise encore plus» les communautés itinérantes et vulnérables, car celles-ci n’ont plus accès aux aides dont elles pouvaient auparavant bénéficier, et que leur santé financière se dégrade à vue d’œil.

L’objectif de l’initiative est donc aussi de soutenir les organismes communautaires montréalais, dont l’équilibre est bouleversé en pleine pandémie. Si plusieurs d’entre eux sont surchargés actuellement, d’autres peinent à joindre les deux bouts, notamment dans le milieu de l’éducation.

«Avec la fermeture des écoles, plusieurs de nos organismes-membres ont vu leur clientèle devenir plus difficile à rejoindre, alors que d’autres se retrouvaient avec une hausse fulgurante de demandes. Notre projet, il permet aussi relancer la production de certains organismes, pour leur permettre d’avoir une activité et de remplir leur mission», explique la responsable.

Même son de cloche pour Thibaud Liné.

«On voit affluer de partout des demandes de services alimentaires, alors que certains de nos organismes membres ont du mal à faire tourner leurs cuisines. Ça n’a pas de sens, ajoute-t-il. Rapprocher l’offre et la demande, mettre en relation et coordonner l’effort collectif. Ce sont déjà nos missions à la base. Mais ça prend encore plus son sens dans un contexte de crise comme celui-ci.»

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