Montréal

Des chercheurs québécois au coeur d’une enquête mondiale pour lutter contre le coronavirus

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Personnel médical à New York pendant l'épidémie de coronavirus

Des chercheurs québécois sont au coeur d’une enquête mondiale visant à déterminer quelles sont les meilleures mesures à prendre pour faire face à la crise du coronavirus et comment bien présenter celles-ci à la population.

«Ça va nous permettre de le savoir pour la prochaine fois parce que la prochaine fois, honnêtement, ça pourrait être à l’automne», souligne en entrevue à Métro la titulaire de la Chaire de l’UQAM en médecine comportementale, Kim Lavoie, en référence à la possibilité que le coronavirus devienne une maladie saisonnière.

L’experte compte parmi les chercheurs de l’UQAM et de l’Université Concordia derrière une étude en cours qui vise à sonder des centaines de milliers de personnes dans les prochaines semaines. Cette enquête, menée par le Centre de médecine comportementale de Montréal, vise à analyser les impacts des mesures prises par les différents gouvernements dans le monde pour faire face à la pandémie du coronavirus sur les comportements de la population.

«En quelques jours, on a réussi à mobiliser une centaine de chercheurs dans une trentaine de pays qui ont réussi à traduire le sondage en 26 langues», se réjouit Mme Lavoie. 

En plus de ces sondages, les chercheurs analyseront l’évolution de la pandémie dans chaque pays en comparant notamment le nombre de morts et de guérisons. Ces analyses permettront ensuite de déterminer quels sont les pays qui ont le mieux géré cette crise et par quels moyens.

Jusqu’à maintenant, la crise du coronavirus a fait plus de 96 000 morts dans le monde, dont 527 au Canada.

«Tout ça a comme but d’être disponible pour les autorités pour les aider à réajuster leurs directives et leur message.» -Kim Lavoie, titulaire de la Chaire de l’UQAM en médecine comportementale

Bien passer le message

D’un pays à l’autre, les recommandations et directives de la santé publique n’ont pas passé de la même manière. La professeur raconte d’ailleurs avoir constaté lors d’un voyage à New York le 2 mars qu’elle et son mari semblaient alors être les seuls à prendre cette situation au sérieux alors que la plupart des citoyens n’avaient pas encore modifié leurs habitudes de vie. La pandémie a depuis fait plus de 5000 morts dans la métropole.

«On était comme les seuls hypocondriaques à New York. On a pris notre désinfectant et on n’a pas pris le métro. Heureusement, maintenant on n’a rien», raconte Mme Lavoie. Cette dernière estime que le non-respect des mesures sanitaires par nombre d’Américains peut «en partie» être associé aux «messages contradictoires qui sortent des autorités». 

À l’opposé, l’experte se dit «impressionnée» par la gestion de cette crise sanitaire par le gouvernement du Québec jusqu’à présent.

«Les mesures prises par le gouvernement Legault sont plus agressives que celles prises ailleurs au Canada et en Amérique du Nord», constate-t-elle. 

L’experte estime toutefois que le gouvernement gagnerait à «adapter [son] message en fonction de la population». Elle note à cet égard que des directives de distanciation sociale et d’isolement ne doivent pas être présentées de la même façon aux jeunes qu’aux personnes âgées.

«Il faut vraiment être plus stratégique», conclut-elle. 

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