Montréal

Déménagements: Montréal met en place une «table des partenaires» en prévision du 1er juillet

Une bâtisse de logements

Le dépôt de garantie demeure illégal au Québec.

La Ville de Montréal s’entoure de différents organismes représentant tant les locataires que les propriétaires afin d’éviter le plus que possible que des citoyens se retrouvent à la rue pendant la période des déménagements.

«Évidemment, avec la crise de la COVID, il est possible qu’il y ait plus de ménages qui se retrouvent dans une situation stressante ou difficile le 1er juillet», a évoqué mercredi la mairesse de Montréal, Valérie Plante, pendant la séance hebdomadaire du comité exécutif. 

Afin de faire face à cet enjeu, Mme Plante a annoncé la création d’une «table de partenaires». Celle-ci regroupe des élus de la Ville, des associations de locataires et de propriétaires, des entreprises d’économie sociale spécialisées dans l’habitation communautaire et la Régie du logement, entre autres. Une première rencontre a eu lieu ce midi.

Crise du logement

Un tel comité avait également pris forme l’an dernier, alors que le taux d’inoccupation des logements locatifs avait chuté à 1,5%, entraînant une hausse importante des loyers. Ses membres se rencontreront toutefois aux deux semaines cette année, contre seulement deux fois l’an dernier. Il comptera aussi plus de membres, indique à Métro le responsable de l’habitation au comité exécutif, Robert Beaudry.

Une situation qui est reliée au fait que la crise du logement est «exacerbée par la crise sanitaire actuelle», selon l’élu.

Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) estime d’ailleurs que la quête d’un nouveau logement sera encore plus difficile cette année en raison de la crise du coronavirus.

«La question des rassemblements illégaux et des déménagements pose des problèmes. Est-ce que les citoyens doivent craindre des amendes du SPVM? On veut clarifier cette situation», souligne le porte-parole du RCLALQ, Maxime Roy-Allard, qui siège aussi à ce comité. 

C’est pourquoi le Service de police de la Ville de Montréal, qui assure le respect de la distanciation sociale dans la métropole, prendra aussi place autour de la table, indique M. Beaudry.

«C’est le genre de questions qu’on veut poser autour de la table et trouver quelles mesures on veut mettre en place pour éviter ce genre de situations-là», ajoute l’élu.

«Ce qu’on craint, c’est qu’en mai et en juin, quand on va assouplir les visites de logements, ce soit la folie furieuse et que tout le monde se cherche un logement en même temps.» -Maxime Roy-Allard, porte-parole du RCLALQ

Mme Plante a invité mardi les citoyens inquiets de ne pas trouver un logement à temps pour la fin de leur bail à appeler le 311, soulignant que la Ville a «augmenté les effectifs» du service de référence offert par l’Office municipal d’habitation et de logement (OMHM). Le RCLALQ craint toutefois que cette mesure ne soit pas suffisante. L’an dernier, après le premier juillet, des dizaines de familles ont dû loger temporairement dans des hôtels ou des logements de l’OMHM parce qu’elles n’avaient pas encore réussi à signer un nouveau bail.

«Il y a possibilité qu’il y ait plus de locataires qui se retrouvent sans logis [cette année] parce que la recherche d’un logement est beaucoup plus difficile», prévient M. Roy-Allard.

La Ville pourrait par exemple miser sur la réquisition d’hôtels pour accueillir des locataires sans logis le premier juillet, comme elle le fait déjà depuis quelques semaines pour les personnes en situation d’itinérance.

«Notre objectif, c’est qu’il n’y ait personne à la rue», assure M. Beaudry, qui estime que le comité «pourrait se pencher» sur cette option. 

Retards dans les chantiers

D’autre part, des unités de logement pourraient également ne pas être prêtes à temps pour le 1er juillet. Depuis le 20 avril, la construction résidentielle est permise pour les unités de logement prévues d’ici au 31 juillet. Les retards accumulés par les entrepreneurs pourraient toutefois être difficiles à reprendre dans plusieurs cas.

«Ça complexifie encore la disponibilité des logements», constate Robert Beaudry.

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