À peine nommé, déjà au travail. Le nouveau président de BIXI Montréal, Alexandre Taillefer, veut développer davantage le vélo-partage dans le Grand Montréal. Mercredi, peu après sa nomination, il a promis d’accélérer l’électrification du parc cyclable de la Ville, et de multiplier le nombre de bornes à l’extérieur de l’île, notamment sur la rive-sud et la rive-nord.
«On voit aujourd’hui une concentration importante dans la ville-centre. Il faut développer davantage l’usage. Laval et Longueuil ont fait du bon travail à ce chapitre, mais il va vraiment falloir accélérer l’implantation de BIXI», a expliqué le principal intéressé, lors d’une mêlée de presse.
Celui qui a notamment fondé Téo Taxi, viendra ainsi remplacer Marie Elaine Farley. Cette dernière a annoncé son départ de BIXI Montréal à la fin mai, après y avoir occupé le poste de présidente pendant six ans.
Un service à plein potentiel
Selon M. Taillefer, les vélos en libre-service ont le potentiel de devenir un «outil de déplacement efficace» partout dans la métropole et même, éventuellement, à l’extérieur de celle-ci. L’associé principal au Fonds XPND entend entre autres travailler sur une meilleure cohabitation avec les sociétés de transport, Communauto et «tous les joueurs qui réinventent la mobilité» à Montréal.
«On va s’assurer de rendre ça plus simple, plus accessible et extrêmement abordable.» -Alexandre Taillefer, nouveau président de BIXI, disant vouloir convaincre les gens d’adopter le service en heure de pointe, en complémentarité avec le métro
Pandémie oblige: plusieurs Montréalais sont encore récalcitrants à l’idée d’utiliser un vélo qui n’est pas le leur, alors que la transmission communautaire n’est toujours pas maîtrisée dans la métropole. «On sait qu’il y a une crainte au niveau de l’utilisation, c’est clair, et il va falloir mettre en place des stratégies pour s’assurer que les gens continuent à utiliser le transport collectif», reconnaît celui qui a brièvement dirigé le Parti libéral du Québec, il y a deux ans.
Il promet par ailleurs de faire respecter les critères stricts de désinfection des vélos et d’appliquer des politiques claires de nettoyage, «comme l’a fait la Société de transport de Montréal (STM)» dans les derniers mois.
Plante louange Taillefer
Plus tôt, mercredi, la mairesse Valérie Plante a louangé les qualités de M. Taillefer et de son carnet de contacts, qui sera bien utile à BIXI selon elle.
«Je m’en réjouis, parce qu’on connaît son vaste parcours et son grand intérêt pour les questions de mobilité et d’électrification. Son vaste réseau entrepreneurial va venir soutenir l’évolution de la mission de BIXI», a-t-elle déclaré pendant la séance hebdomadaire du comité exécutif.
Mme Plante est aussi revenue sur l’entrevue que Mme Farley a accordée lundi à Métro. La présidente sortante de BIXI avait alors fait part de sa volonté que le réseau de vélos en libre-service s’étende dans d’autres villes du Québec dans les prochaines années. Une possibilité que prévoit d’ailleurs l’entente de 10 ans signée entre l’organisme paramunicipal et la Ville l’an dernier.
«Ce sont des éléments qui sont très importants pour notre administration pour faire avancer BIXI, de toujours l’améliorer et d’étendre le service, non seulement à Montréal, mais peut-être même à l’extérieur. Pourquoi pas?» -Valérie Plante, mairesse de Montréal
Entre temps, M. Taillefer devra s’attaquer aux défis financiers que représente la crise du coronavirus. Dans les dernières semaines, la pandémie a notamment entraîné une réduction importante de l’achalandage du service et réduit ses revenus publicitaires.
«On va travailler fort pour attirer l’entreprise privée. Il ne faut pas oublier non plus que 6 M$ proviennent des usagers. BIXI est un moyen de transport drôlement efficace en période de pandémie», relate-t-il.
Selon des données fournies à Métro, l’achalandage du service aurait toutefois repris du galon à la première semaine de juin, pour atteindre une moyenne de 14 558 déplacements quotidiens.
En collaboration avec Zacharie Goudreault