Montréal

Coronavirus: les autobus de dépistage montréalais plient bagage

La directrice régionale de santé publique de Montréal, Mylène Drouin

La directrice régionale de santé publique de Montréal, Mylène Drouin

Après un mois de service, les autobus de dépistage du coronavirus opérés par la STM mettent fin à leurs activités. Devant une «baisse très encourageantes» de la tendance épidémiologique, la Direction régionale de santé publique (DRSP) de Montréal, a décidé d’opter pour un modèle plus ponctuel de tests.

C’est le 19 juin que ces navettes, opérées par la STM depuis le début du mois de mai, feront leur dernier voyage.

Les autobus seront tranquillement retirés du réseau alors que la DRSP «revoit le modèle de dépistage». C’est dans des unités permanentes que seront à présent administrés les tests. En particulier dans les quartiers les plus touchés, a indiqué la directrice des autorités sanitaires locales, Mylène Drouin, lors d’un point de presse, mardi.

Les autobus pourraient toutefois réapparaître si nécessaire. «On a des modèles de dépistage différents qu’on pourrait redéployer rapidement selon la situation épidémiologique», assure-t-elle.

Début-juin, le directeur national de la santé publique, Horacio Arruda, avait évoqué une disparition potentielle de ces unités mobiles.

Les deux premières semaines du mois de juin ont par ailleurs de quoi rassurer l’experte. D’après elle, on observe les nombres de cas par 24h «les plus bas depuis le mois de mars» à Montréal.

Une tendance qui s’observe partout dans le réseau, a ajouté Dre Drouin.

«Il n’y a pas tant de visites aux urgences, donc tous nos indicateurs vont dans le même sens», a-t-elle lancée lors d’un point de presse organisé mardi.

Plus de 3000 personnes ont succombé au coronavirus à Montréal depuis le début de la pandémie. Les autorités sanitaires ont confirmé près de 27 000 cas d’infections. C’est surtout dans les centres de soins pour aînés qu’ont été observées ces tendances.

Une seconde vague?

Une seconde vague se profile-t-elle à Montréal? «Je n’ai pas de boule de cristal», affirme Dre Drouin. Mais le déconfinement pourrait accélérer la recrudescence des cas, convient-elle.

«La liberté retrouvée peut amener la population à ne pas respecter le 2m. C’est sûr que c’est plus inquiétant.» – Dre Mylène Drouin, directrice régionale de santé publique de Montréal

Les autorités sanitaires sont sur le pied d’alerte, assure la médecin. «On ne peut pas se permettre de ne pas s’y préparer. On pourrait se mobiliser rapidement pour enquêter, dépister», ajoute la porte-parole de la Santé publique.

Le coronavirus frappe en milieux pauvres

Depuis l’arrivée de la pandémie sur l’île, les arrondissements de Montréal-Nord et de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve affichent des taux de contamination par 100 000 habitants beaucoup plus élevés que la moyenne métropolitaine. Rien de surprenant, d’après Dre Drouin.

Les données récoltées par la DRSP démontrent entre autres que les cas de COVID-19 sont deux fois et demie plus nombreux dans les secteurs pauvres que dans les secteurs bien nantis.

«Cinq des six territoires les plus élevés sont des milieux défavorisés», analyse Dre Drouin.

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