Montréal

L’UPAC met fin à l’enquête «Modestie» sur les matériaux du train de l’Est

Après avoir tenté pendant plusieurs années de valider des allégations de détournement de matériaux de construction du train de l’Est au profit de la sœur de Marc Bibeau, l’Unité permanente anticorruption (UPAC) a annoncé la fin au projet «Modestie».

En 2013, l’UPAC a entamé une enquête après avoir pris connaissance d’allégations de fraude envers l’ancienne Agence métropolitaine de transport (AMT). Cette dernière œuvrait à l’époque à la construction du train de l’Est, mieux connu aujourd’hui comme la ligne de train de banlieue de Mascouche.

L’AMT avait alors octroyé en 2011 un contrat de plus de 30,5 M$ à Construction Garnier pour réaliser des aménagements ferroviaires dans le secteur Le Gardeur, à Repentigny. Celui-ci impliquait aussi deux sous-traitants gérés par Marc Bibeau, Schockbéton et Saramac, afin de fournir des dalles de béton préfabriquées dans le cadre de ce projet de transport collectif.

Dans un affidavit rendu public en 2014, un enquêteur de l’UPAC affirmait avoir de bonnes raisons de croire que des entrepreneurs aient détourné des blocs de béton du chantier de l’AMT pour les apporter dans la cour de Suzanne Bibeau, la sœur de l’ancien grand argentier du Parti libéral du Québec. Ceux-ci auraient servi à aménager un grand patio autour de la piscine de la luxueuse demeure de Mme Bibeau, à Laval, qui a d’ailleurs fait l’objet d’une perquisition en décembre 2013.

Dans le cadre de cette enquête, des policiers de l’UPAC avaient aussi procédé la même année à des perquisitions chez les entreprises de la famille Bibeau de même que dans les bureaux de Construction Garnier.

Un dossier clos

Ces démarches n’ont toutefois pas permis de confirmer les soupçons d’un enquêteur de l’UPAC.

«Quand on a pu analyser les documents en notre possession, force est de constater qu’on n’a rien trouvé qui pourrait justifier d’entamer des procédures criminelles et pénales», souligne à Métro le porte-parole de l’UPAC, Mathieu Galarneau.

Le commissaire à la lutte contre la corruption, Frédérick Gaudreau, a donc annoncé jeudi qu’il fermait ce dossier.

«Cette décision fait suite à une analyse rigoureuse de l’ensemble des éléments recueillis dans le cadre du projet Modestie. Constat est fait que l’enquête a été menée à terme, selon les règles de l’art. Par conséquent, le commissaire en arrive à la conclusion qu’il n’y a pas lieu de soumettre une demande d’intenter des procédures au Directeur des poursuites criminelles et pénales dans le cadre de ce projet», indique l’UPAC par voie de communiqué.

Depuis son arrivée en poste, à l’automne 2019, M. Gaudreau procède à la révision de plusieurs enquêtes de l’UPAC qui traînent depuis bien des années. Il est le successeur à ce poste de Robert Lafrenière, qui a quitté la direction de l’UPAC sans explication le premier octobre 2018.

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