Une sauveteuse de Lachine aurait transmis le coronavirus à ses collègues lors d’une fête d’initiation tenue dimanche, à laquelle étaient présentes plus de 50 personnes. Son diagnostic positif aurait mené à la fermeture de cinq piscines publiques, dont trois dans l’arrondissement de Lachine sont toujours fermées.
L’employée a appris qu’elle portait le virus après cette soirée. Ce résultat a entraîné la fermeture des piscines Michel-Ménard, Kirkland et LaSalle mercredi. La sauveteuse en question aurait travaillé les 18 et 20 juillet à la piscine Kirkland, en plus d’avoir eu des contacts avec d’autres membres de son équipe.
Puisque la personne infectée a été en contact avec des sauveteurs de Verdun, les piscines de la Fontaine et Arthur-Therrien dans cet arrondissement y ont été fermées afin que les employés soient testés et que les installations soient désinfectées. Elles ont été rouvertes jeudi.
À Lachine, une désinfection complète et des tests chez les sauveteurs sont également prévus. Plusieurs auraient reçu des résultats positifs, selon nos sources, même si la Ville ne confirme qu’un cas.
Une employée de la direction des Sports, Loisirs et Développement social de Lachine aurait été au courant de la préparation du rassemblement illégal, mais n’aurait rien fait pour en empêcher la tenue.
Les initiations de début de saison ont été tenues sur les berges du fleuve Saint-Laurent, à l’angle de la 55e Avenue. Une fois arrêtées par la police, plusieurs personnes participant aux célébrations se sont rendues chez un sauveteur pour poursuivre la soirée.
Mesures contre la COVID-19 bafouées par les sauveteurs
Avant la fermeture des piscines, le port du masque n’aurait pas été entièrement respecté par les sauveteurs de trois parcs. «Les sauveteurs mettaient leurs masques quand ils voyaient que les patrons arrivaient ou le gardait un maximum de 30 minutes», mentionne une employée de l’arrondissement qui préfère conserver l’anonymat.
Les mesures de distanciation physique n’étaient pas appliquées entre les employés et aucun gel antiseptique n’était offert aux baigneurs se présentant dans certaines piscines, selon cette employée. Informé de ces écarts de conduite, le Syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal n’aurait pas agi.
Une citoyenne, Krystina Lee, confirme la situation. «Lorsque j’y suis allée avec mon mari, les sauveteurs se tenaient très près l’un de l’autre et ne portaient ni masque ni visière», constate-t-elle.
Après s’être plainte à l’arrondissement, celle qui travaille dans un CHSLD a constaté que les employés portaient leurs masques sous le nez ou ne le portait simplement pas.
«Il faut réaliser que la COVID est atroce pour les gens affectés, prévient-elle. C’est important de réaliser que l’isolement que le virus amène chez nos aînés est extrêmement difficile, personne ne devrait avoir à vivre cela.»
Depuis la découverte d’un cas de COVID-19 chez les sauveteurs, la Direction régionale de la Santé publique a ouvert une enquête. Si des contacts à risque élevé ou modéré sont identifiés pendant l’enquête, le personnel des piscines recevra des consignes de dépistage et d’isolement.
«De plus, la Ville de Montréal fait aussi les enquêtes épidémiologiques pour ses travailleurs afin d’en assurer la santé et la sécurité», explique la porte-parole de la Ville, Gabrielle Fontaine-Giroux.
Une formation sur la manière d’agir en temps de pandémie a été donnée aux sauveteurs, mais «les comportements et activités à l’extérieur des lieux de travail sont une responsabilité individuelle», indique-t-elle.
Pour sa part, la présidente Syndicat des fonctionnaires municipaux de Montréal, Francine Bouliane, dit avoir pris «acte de la fermeture des installations aquatiques à la suite d’un résultat positif à la COVID-19 dans l’équipe de sauveteurs.»
«De plus, nous profitons de l’occasion pour rappeler à nos membres l’importance de respecter les consignes de la CNESST et de la Santé publique en matière de protection contre ce virus», affirme-t-elle.
Initiations arrosées
Plusieurs mineurs auraient participé à cette initiation, où l’alcool coulait à flots. Des épreuves devaient être réalisées avant de s’y rendre par les participants, comme boire une bière complète en moins de 10 secondes ou courir un 100m avant de boire une bière.
Chaque épreuve était récompensée par un système de points. Pour prouver qu’ils avaient accompli les défis proposés, les sauveteurs devaient se filmer et ensuite mettre leur vidéo sur un fichier web, auquel nous avons eu accès. Plusieurs des épreuves, n’incluant toutefois pas d’alcool, ont été filmées dans la piscine du parc LaSalle, parfois même pendant le quart de travail des employés.