Montréal

Fort achalandage: les parcs de Montréal ont subi une «dégradation accélérée» cet été

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Le parc La Fontaine compte parmi les espaces verts qui ont été très fréquentés dans les derniers mois à Montréal. Josie Desmarais/Métro

La forte augmentation de la fréquentation des parcs de Montréal dans le contexte de la crise sanitaire a accéléré leur dégradation, constate la Ville, qui veut prévenir une telle situation l’été prochain.

La pandémie, qui a limité les escapades vers d’autres régions et stimulé le télétravail, a entraîné un fort engouement pour les parcs de Montréal cet été. Le nombre d’entrées dans les parcs de Montréal jusqu’à maintenant, en 2020, s’élève ainsi à plus de 1 186 000. Cela représente une hausse de 64% par rapport aux 722 896 entrées recensées pour l’ensemble de l’année 2019.

«Ça a mis une pression énorme sur les parcs, ce qui fait en sorte que la dégradation de ces espaces-là se retrouve à être accélérée», a soulevé mardi le responsable des grands parcs à la Ville, Robert Beaudry. Ce dernier a pris part en fin d’après-midi à une conférence organisée par l’Association des architectes paysagistes du Québec.

La Ville mieux préparée

Cet été, la Ville a notamment dû fermer le stationnement du parc du Mont-Royal à maintes reprises alors que le fort achalandage la fin de semaine y limitait le respect de la distanciation physique. À la fin du mois de septembre, la mairesse de Montréal, Valérie plante, a aussi annoncé qu’elle augmenterait de nouveau la présence policière dans les parcs afin d’y décourager les rassemblements, comme elle l’avait fait pendant la première vague du coronavirus.

«On peut fortement croire que l’été prochain, on sera encore dans des mesures de restrictions, dans certaines mesures de confinement», entrevoit M. Beaudry. Les parcs de la métropole pourraient alors connaître une nouvelle fois un fort achalandage. L’élu estime toutefois que la Ville saura mieux faire face à cet enjeu l’an prochain.

«L’été dernier, on était vraiment dans l’urgence. Il a fallu réagir et s’adapter. Maintenant, on est en connaissance de cause», a-t-il ajouté en réponse à une question de Métro.

«Créer un équilibre» dans l’achalandage des parcs

En réaménageant les parcs existants afin de les mettre en valeur, M. Beaudry espère réussir à plus long terme «créer un équilibre» dans l’achalandage des espaces verts de la métropole.

«Si on attire plus de gens sur l’île Sainte-Hélène, ça va enlever de la pression sur le parc du Mont-Royal», a-t-il illustré, soulignant que le parc Jean-Drapeau est actuellement «sous-utilisé». Celui-ci fait d’ailleurs l’objet d’un vaste plan de réaménagement, tout comme le parc La Fontaine, qui accueillera notamment un nouveau théâtre de Verdure.

M. Beaudry a aussi souligné l’importance de mieux entretenir les parcs de Montréal. Dans les dernières années, les dépenses vouées à l’entretien de ceux-ci ont pourtant connu une hausse importante.

«Il y a des installations qui se doivent d’être ouvertes, d’être nettoyées de façon adéquate. Et on va s’assurer que ce soit le cas», a-t-il assuré.

«On se doit de mettre les investissements nécessaires pour préserver [les espaces verts].» -Robert Beaudry, responsable des grands parcs à la Ville de Montréal

Plus d’équité dans l’accès aux parcs

L’élu a toutefois reconnu le manque d’équité qui prévaut actuellement à Montréal quant à l’accès aux parcs, qui varie d’un quartier à l’autre. Généralement, les secteurs plus défavorisés comptent moins d’espaces verts que ceux mieux nantis. Or, la présence d’arbres et de végétaux près de chez soi est importante, notamment pour la santé mentale, a rappelé M. Beaudry.

«C’est une préoccupation qu’on a», a affirmé l’élu. Il a toutefois reconnu du même souffle qu’il est «plus facile d’intervenir dans des endroits qui ont déjà des espaces verts», comme l’Ouest de l’île, que dans des endroits qui en comptent peu, notamment à l’autre extrémité de la métropole, où la Ville entend décontaminer plusieurs terrains.

L’élu a d’ailleurs souligné l’importance de tenir compte de la question du verdissement dans le développement de l’Est de Montréal à venir dans les prochaines années.

«Il faut que ça se fasse avec le développement d’espaces verts», a-t-il dit, ajoutant que des sommes devront être débloquées en ce sens.

M. Beaudry a d’ailleurs confié que la Ville planche actuellement sur la création d’une stratégie sur un horizon de 10 ans pour mieux gérer ses grands parcs et l’accès aux berges de la métropole. Celui-ci n’a pas encore fait l’objet d’une annonce publique.

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