La Ville de Montréal reportera plusieurs de ses chantiers l’an prochain afin de donner un répit aux résidents et aux automobilistes de la métropole dans le contexte de la crise sanitaire.
Le directeur du Service des infrastructures du réseau routier, Claude Carette, a présenté mercredi matin la programmation des chantiers prévus en 2021 à Montréal. L’administration avait mandaté celui-ci le mois dernier afin qu’il revoie la planification des travaux de la Ville en tenant compte du contexte de la pandémie. Cet été, plusieurs chantiers routiers ont nui aux déplacements des automobilistes dans la métropole, notamment au centre-ville et dans le Sud-Ouest.
«Les gens sont fatigués. Nos vies ont été chamboulées à différents niveaux et on le comprend», a souligné mercredi la mairesse de Montréal, Valérie Plante, pendant la séance du comité exécutif.
«Selon moi, une administration responsable en est une qui s’adapte et qui trouve des solutions. On ne peut pas arrêter les travaux, ce serait irresponsable. Mais on veut trouver des moyens de mieux naviguer dans les travaux l’an prochain», a-t-elle ajouté.
Plusieurs chantiers reportés
Sur les 64 chantiers majeurs qu’elle avait prévu mener en 2021, la Ville en reportera une vingtaine l’an prochain, ce qui devrait réduire de 41% les entraves causées par l’ensemble des travaux qu’elle gère. Cette initiative n’a toutefois pas d’impacts sur les chantiers réalisés par le ministère des Transports du Québec, la Société de transport de Montréal et Hydro-Québec, notamment, qui se poursuivront comme prévu en 2021.
«C’est une annonce clairement électoraliste, qui fait suite aux sondage des derniers jours, qui démontrent l’insatisfaction de la population quant à la gestion des chantiers par la Ville de Montréal», rétorque à Métro le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez. Il souligne le risque que ces reports fassent gonfler la facture de plusieurs travaux dans les prochaines années.
Quatre «secteurs névralgiques»
La Ville reportera donc certains de ses travaux dans quatre «secteurs névralgiques», a indiqué M. Carette. Parmi ceux-ci, le quartier Griffintown est celui «le plus affecté en termes de nombre de travaux». On y prévoit notamment le remplacement de feux de circulation, divers travaux d’aqueduc, sans compter les multiples chantiers immobiliers privés en cours dans ce secteur et les aménagements reliés à l’arrivée du Réseau express métropolitain dans les prochaines années.
Afin de réduire la pression sur ce secteur en pleine effervescence, la Ville a décidé de reporter des travaux qui devaient avoir lieu l’an prochain sur les axes routiers Young, William, Ottawa et Guy. Il s’agit notamment de travaux d’aqueduc et d’enfouissement de fils électriques.
«On a reporté quatre chantiers d’envergure de la Ville, ce qui va faciliter les déplacements autoroutiers», a fait valoir M. Carette.
Le deuxième secteur clé constitue la rue Sainte-Catherine et ses environs. Ce secteur continuera d’accueillir «beaucoup de chantiers», a prévenu le fonctionnaire. La Ville a toutefois décidé de reporter les travaux de réhabilitation du réseau d’aqueduc qui devaient avoir lieu sur le boulevard Saint-Laurent l’an prochain.
La Ville reporte aussi des travaux d’aqueduc et de changements d’entrées de service en plomb qui devaient avoir lieu dans le secteur de la rue Jean-Talon. Le chantier du service rapide par bus sur le boulevard Pie-IX se poursuivra pour sa part comme prévu l’an prochain.
Quant au secteur Champ-de-Mars, à proximité du centre-ville et du Vieux-Montréal, l’administration municipale a décidé de reporter des travaux qui devaient avoir lieu à proximité du Centre hospitalier de l’Université de Montréal.
«Ça ne veut pas dire qu’il n’y aura plus de cônes orange, mais on a réussi à se délester de grands chantiers.» -Valérie Plante, mairesse de Montréal, qui souligne que la Ville gère environ 25% des chantiers à Montréal
Un nouveau responsable des chantiers
La Ville a par ailleurs ciblé des «axes de mobilité» un peu partout dans la métropole. Il s’agit essentiellement d’artères routières achalandées où elle souhaite limiter les entraves, notamment en y interdisant les travaux majeurs de même que ceux mineurs, mais de longue durée. Certains travaux d’urgence ou reliés par exemple à des chantiers immobiliers privés se poursuivront néanmoins, tout en faisant l’objet d’une surveillance accrue de la part de l’Escouade mobilité.
«On veut contrôler les travaux qui auront lieu sur les artères de mobilité», résume Claude Carette.
Afin de l’aider à faire face à ce défi, l’administration da Valérie Plante a d’ailleurs décidé de faire appel au conseiller de Projet Montréal dans Rosemont-La Petite-Patrie, Jocelyn Pauzé. Ce dernier siège depuis aujourd’hui au comité exécutif à titre de conseiller associé aux services aux citoyens et à la gestion des chantiers. Il travaillera de concert avec Sylvain Ouellet, responsable des infrastructures, et Jean-François Parenteau, qui supervise les services aux citoyens.
M. Pauzé aura notamment le mandat de visiter régulièrement les chantiers de la métropole afin d’identifier les problématiques à corriger. Il devra aussi trouver des moyens d’améliorer la gestion des travaux tout en réduisant les nuisances qu’entraînent ceux-ci, notamment auprès des résidents et des commerçants.
«Je vais m’assurer que les chantiers qui devront continuer d’être réalisés nuisent le moins à la population», a assuré M. Pauzé mercredi.