Il serait «trop complexe» de permettre à tous les électeurs de 70 ans et plus de voter par correspondances aux prochaines élections municipales de novembre, selon l’administration Plante qui retient toutefois l’option dans l’horizon de 2025.
Ensemble Montréal, le parti de l’opposition officielle à la Ville de Montréal, avait déposé une motion en ce sens au conseil municipal de mardi. Celle-ci a toutefois été rejetée à majorité.
Avec sa motion, le chef d’Ensemble Montréal, Lionel Perez, souhaitait démontrer aux personnes les plus vulnérables au coronavirus que «leur vote compte», a-t-il déclaré.
M. Perez s’inquiète de la diminution du taux de participation aux élections en raison de la crise sanitaire actuellement considérant que celle-ci est «de facto une barrière pour certaines populations qui les empêchent d’aller voter sécuritairement».
Des électeurs déjà autorisés à voter par correspondance
Le projet de loi 85 qui vise à faciliter le déroulement de l’élection générale municipale du 7 novembre 2021 dans le contexte de la pandémie de la COVID-19, autorise déjà certains électeurs de toutes les municipalités québécoises à voter par correspondance.
Il s’agit des personnes résidant dans une résidence pour aînés (RPA), dans un CHSLD, dans un centre de réadaptation ou dans un centre d’accueil, ainsi que des personnes incapables de se déplacer en raison d’un problème de santé ou parce que la Santé publique leur recommande de s’isoler en raison de la pandémie.
À Montréal, cela représente environ 5% de la population.
Le projet de loi 85 n’inclut pas tous les électeurs de 70 ans et plus, peu importe leur domicile et leur situation de santé.
Seules les municipalités qui adoptent une résolution en ce sens pourront permettre à ces personnes de voter par correspondance. À Montréal, elles représentent 15% de la population.
«Trop complexe», dit l’administration Plante
Selon Projet Montréal, le processus pour élargir le vote par correspondance à tous les électeurs montréalais de 70 ans et plus est «trop complexe».
En effet, cela représenterait un cumulatif de 20% de l’électorat montréalais, un nombre «trop considérable» pour l’administration actuelle.
À la séance du conseil municipal, le directeur du Service du greffe, Yves Saindon, a présenté les risques et les préoccupations relatives au déploiement de ce mécanisme.
Selon lui, cela nécessiterait une transformation majeure des opérations et mettrait en péril la garantie d’intégrité du processus d’Élections Montréal.
«L’implantation de nouvelles solutions serait comparable, pour une entreprise, à la transformation de son modèle d’affaires à l’intérieur d’une très courte durée. Les visées sont louables, mais comportent des risques très importants», a-t-il affirmé.
L’administration en place évoque notamment le fait qu’à Montréal, les électeurs municipaux votent au moins deux fois.
L’élu de Projet Montréal François Limoges a insisté sur le fait qu’un vote par correspondance improvisé ou «mal fait» pourrait mener à des conséquences plus graves que de demander à des personnes vaccinées d’aller voter en personne.
La Ville de Toronto a mis en œuvre le vote par correspondance pour ses élections partielles de 2021.