Depuis deux semaines, le port du masque n’est plus obligatoire que dans les transports en commun (et les lieux de santé ou certains lieux de travail). Mais certains usagers ont déjà laissé tomber le masque dans le métro. Que dit exactement la règle sur le port du masque dans les bâtiments et véhicules de la Société de transport de Montréal (STM), et à qui revient la responsabilité de la faire respecter?
Aux yeux du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), cette responsabilité appartient à la STM. Mais aux yeux de celle-ci, puisque l’obligation de porter le masque vient d’un décret gouvernemental, c’est le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) qui doit remettre des contraventions.
«Il appartient aux gestionnaires des lieux visés par le port du masque obligatoire de faire appliquer la mesure. Dans le cas du métro, c’est une responsabilité de la STM», a affirmé le MSSS par courriel.
Pour sa part, la STM affirme qu’elle «et/ou ses inspecteurs et constables spéciaux n’ont pas le pouvoir de remettre des contraventions aux contrevenants; ce mandat relève du SPVM». Questionné par Métro, le SPVM répond qu’une approche misant sur la sensibilisation et l’information est appliquée, tout en «assurant une certaine visibilité sur le terrain».
Notre position n’est pas non plus d’interdire l’accès à nos véhicules et installations, ce qui serait extrêmement complexe à mettre en place vu l’étendue de notre réseau et le nombre de bus et trains en circulation.
Philippe Déry, relationniste pour la STM
Pourtant, le décret est clair à ce sujet: «Qu’il soit interdit à l’exploitant d’un service de transport collectif par autobus, minibus, métro, bateau, train ou avion d’y admettre une personne qui ne porte pas un couvre-visage ou de tolérer qu’elle se trouve dans un tel moyen de transport sans porter un couvre-visage […]»
Du côté du SPVM, lorsque celui-ci est questionné quant à son rôle dans l’application du décret rendant le port du masque obligatoire, il est difficile d’avoir une réponse. «Advenant le cas où des constables spéciaux de la STM estiment que des policiers seraient requis, un appel serait logé au SPVM.»
La chargée de communication avec qui s’est entretenu Métro affirme que les policiers «exercent leur jugement et utilisent une approche de sensibilisation en premier lieu». Au moment d’écrire ces lignes, elle n’avait pas été en mesure de détailler la mise en pratique de cette approche de sensibilisation.
Elle n’avait pas non plus été en mesure de confirmer ou d’infirmer si des amendes allaient être distribuées.
Un choix personnel ou obligation?
Selon la STM, la majorité des usagers portent le masque. «Il est malheureusement possible qu’une minorité de personnes décident d’enfreindre le décret.» Selon un usager ayant approché le journal Métro à ce sujet, «tout [dépend] de la station de métro vers laquelle tu te diriges». Il donne en exemple le chemin qu’il a parcouru en métro récemment, vers le parc Jean-Drapeau.
Il n’y a pas un chat qui avait [son masque], donc je n’ai pas senti le besoin de l’avoir. Je le porte par respect pour les gens qui l’ont, mais quand personne ne l’a, je ne le porte pas.
Gabriel Lorrin, usager du métro
Le phénomène n’est pas nouveau. Dès l’obligation du port du masque dans les transports en commun, il était difficile d’obtenir un consensus de la part de la population.
Selon le ministère de la Santé, le masque n’est pas obligatoire partout dans le métro; il ne l’est que dans les wagons de trains eux-mêmes. Pour ce qui est des stations et des quais de métro, la loi permet de laisser tomber le masque à ces endroits. Dans ce cas, il s’agit réellement d’un choix personnel, affirment la STM ainsi que le MSSS.