L’activité commerciale reprend tranquillement à Montréal, alors que le taux d’inoccupation des locaux commerciaux diminue à travers la métropole… sauf sur certaines artères comme Sainte-Catherine Est. La situation inquiète l’opposition officielle à l’hôtel de ville.
On compte présentement 3194 locaux inoccupés à Montréal, pour un total de 3,8%. L’an dernier, cette proportion atteignait 4,6% pour la métropole. Des artères comme Masson, Beaubien, Jarry et Mont-Royal connaissent une hausse d’occupation importante. La rue Saint-Hubert se démarque particulièrement avec une hausse d’occupation de 5% par rapport à l’an dernier.
«L’économie va bien, les gens ont des sous pour dépenser après avoir été enfermés. Et quand les gens ont des sous, on réalise que les artères de proximité sont favorisées», commente Christian-Pierre Côté, le conseiller en recherche et analyse de données immobilières de la firme Côté Mercier, qui se cache derrière l’étude de ces taux d’occupation.
Le succès de ces rues s’explique par la proximité qu’elles affichent avec leur clientèle. On y retrouve des commerces visités au quotidien, comme des boulangeries, des fleuristes et des fruiteries, explique la firme Côté Mercier.
Fréquentation en baisse
Malgré le portrait positif des locaux commerciaux, la section est de la rue Sainte-Catherine inquiète. L’occupation y a été réduite de 2,3%. «C’est assez significatif, c’est un changement qui paraît», considère M. Côté.
L’achalandage réduit s’explique par les travaux qui y persistent ainsi que la fermeture de plusieurs restaurants dans le quartier. Le retour lent des étudiants dans le secteur et l’utilisation de la rue en transit justifient aussi la situation, selon la firme.
Ensemble Montréal considère que la Ville n’aide plus assez les commerçants au sortir de la pandémie. Au cœur de celle-ci, Projet Montréal avait déployé des programmes pour les soutenir, gelant les taxes des commerçants et offrant des permis de terrasses gratuitement.
Des propriétaires doivent par exemple payer des taxes avoisinant les 90 000 $ par année dans le secteur sans avoir de locataire, critique le parti. «Aujourd’hui, on est de retour à la réalité, et les commerçants n’ont plus de programme pour les aider. Ils sont un peu laissés à eux-mêmes», a déploré le chef du parti, Aref Salem, durant le conseil municipal.
La mairesse Valérie Plante s’est défendue «d’être très proactive sur la question». Elle vante notamment le déploiement du Réseau express vélo sur la rue Saint-Denis, qui a augmenté l’achalandage des consommateurs sur l’artère. Un constat que partage la firme Côté Mercier, même si le taux d’inoccupation s’élève toujours à 7,8% sur cette voie.
Projet Montréal aimerait développer une société de développement commercial (SDC) dans Côte-des-Neiges, mais accuse l’administration locale d’Ensemble Montréal de s’y opposer. «Faites vos devoirs dans vos arrondissements», a lancé Mme Plante à l’opposition.