Lachine espère convaincre Ottawa de lui permettre d’accueillir le nouveau siège social de l’Agence canadienne de l’eau. L’arrondissement de l’ouest de Montréal vante ses mérites dans une lettre expédiée au ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, obtenue par Métro.
«Nous vous informons ici d’une opportunité de bâtir l’agence à Lachine, sur un site d’importance nationale, explique la mairesse de l’arrondissement, Maja Vodanovic, dans la lettre adressée au ministre. Lachine est un arrondissement de Montréal qui se trouve au confluent de différents lacs et rivières, une véritable plaque centrale de voies navigables qui ont permis l’exploration de l’Amérique du Nord.»
En 2019, le gouvernement fédéral prenait l’initiative de fonder une Agence canadienne de l’eau. Sa mission? Collaborer avec les provinces, les organismes et les communautés autochtones pour s’assurer de la sécurité, de la propreté et de la bonne gestion des eaux au pays. L’agence devrait être mise sur pied dès cette année. On réserve une enveloppe de près de 50 M$ au projet.
En mai, Montréal adoptait une motion pour que des représentations soient entamées devant Ottawa pour que l’agence s’établisse sur l’île. L’un des attraits de la métropole constitue son «bassin d’expertise», revendiquait-on. Effectivement, plusieurs centres de recherche s’y situent, notamment un Centre de recherche sur l’eau, fondé par un consortium de différentes universités.
Au début du mois, près de 18 personnes d’influence dans le domaine de l’environnement, de la santé publique et de la biologie unissaient leurs voix dans une lettre ouverte pour demander l’implantation de l’agence dans le Grand Montréal. Ils vantaient notamment «la présence du seul port à conteneurs sur le Saint-Laurent, de l’industrie maritime qui le soutient, des nombreuses entreprises spécialisées dans le domaine de l’eau».
Laval comme compétitrice
Mais dans le Grand Montréal, Lachine se butera à de la compétition. Selon la mairesse de l’arrondissement, la ville de Laval aimerait aussi accueillir l’agence. Lachine dispose toutefois d’une meilleure candidature, assure-t-elle. On propose que la construction se trouve à l’entrée du parc René-Lévesque.
«C’est un site très intéressant, soutient Mme Vodanovic en entrevue avec Métro. Exactement à cet endroit, le canal et le fleuve confluent. Historiquement, c’est une plaque centrale de voies navigables qui ont permis l’exploration de l’Amérique du Nord.»
Le site indiqué appartient déjà à Parcs Canada. Ottawa a comme projet d’y assurer la reconstruction d’une installation qui servait de bâtiment des visiteurs dans la zone. Lachine espère que la capitale pourra faire d’une pierre deux coups en y construisant aussi l’agence.
Simplification des processus
La mise sur pied de l’agence sera essentielle pour simplifier les processus concernant les infrastructures liées à l’eau, estime Maja Vodanovic. Selon les réglementations actuelles, un simple projet au municipal doit parfois être approuvé par plus de dix instances différentes, explique-t-elle.
«Les instances ne se parlent pas, se désole-t-elle. Le temps d’acheminer toutes les demandes, on doit parfois recommencer nos efforts, parce qu’il est trop tard. Imaginez tout le temps et l’effort que ce cela demande.»
En accueillant l’agence à Lachine, les processus se simplifieront, espère Mme Vodanovic. «Loin des yeux, loin du cœur: en voyant l’eau tous les jours, c’est sûr que c’est plus naturel de s’en préoccuper», conclut-elle.