Un pédocriminel de 56 ans, Rémi Richard, reçoit une peine d’emprisonnement de 16 mois. Celui-ci s’est exposé en ligne à une personne qu’il croyait être une fille de 14 ans, l’a incitée à s’exhiber elle aussi et a tenté de la rencontrer. Si la personne était en réalité une journaliste enquêtant sur la cybercriminalité, Richard a tout de même été reconnu coupable de leurre d’enfants, de transmission de matériel sexuellement explicite et d’incitation à des contacts sexuels.
«Il devra aussi s’inscrire au registre des délinquants sexuels durant une période de 20 ans», a tranché la juge Josée Bélanger en cour.
C’est le travail de la chaîne TVA qui est à l’origine de l’arrestation du prédateur. Pour réaliser un reportage sur la cybercriminalité intitulé «Les jeunes sont-ils en danger avec Périscope?», la journaliste Marie-Pier Cloutier s’était fait passer pour une mineure sur un site de clavardage.
Sur le site, elle est entrée en communication avec un homme qui se masturbait devant sa caméra et croyait être en contact avec une fille de 14 ans. Après l’avoir incitée à s’exhiber, il lui a donné rendez-vous au parc Angrignon, où l’équipe de l’émission J.E l’attendait. Le véhicule du prédateur, qui a été filmé et montré dans l’émission, a été reconnu par une source externe comme étant celui de Rémi Richard, ce qui a mené à l’enquête et à la condamnation.
L’enquête a aussi permis de retrouver des armes à feu chez le cyberpédophile.
Une condamnation à plusieurs volets
L’avocat de Richard, Me Tom Pentefountas, recommandait une peine maximale de 12 mois. «Si on regarde des dossiers semblables, la sentence habituelle est plus proche de 12 que de 20 [mois]», avait-il déclaré à Métro en octobre 2022.
La Couronne réclamait quant à elle 20 mois. La juge a tranché pour 16 mois, rappelant que même si la victime était construite par la journaliste de J.E, «le leurre d’enfants ne devrait jamais être considéré comme un crime sans victime».
Après avoir purgé sa peine, Rémi Richard devra s’abstenir d’utiliser les réseaux sociaux et les forums de discussion en ligne pendant deux ans. Il devra aussi restreindre sa proximité avec les enfants, une mesure qui l’empêchera notamment de fréquenter des parcs et des piscines publiques.