Difficile d’obtenir de l’aide d’une vraie personne lorsqu’on appelle au 1 833 DENONCE, la ligne téléphonique mise en place par le ministère de l’Éducation plus tôt au mois d’avril, pour dénoncer des actes d’inconduite sexuelle en milieu scolaire.
Un article de nos confrères de La Presse paru vendredi matin faisait état des défaillances de ce service.
Sur les cinq appels faits par Métro au 1 833 DENONCE pendant les heures d’ouverture du service, un seul a permis de joindre une intervenante. Cette dernière a dit être «au courant» de la problématique soulevée par La Presse, mais n’a pas voulu répondre à nos questions.
Lors des quatre autres appels, c’est une voix préenregistrée qui nous accueille. Elle nous recommande de faire une déclaration à la DPJ si la victime est d’âge mineur, de communiquer avec le 911 si c’est une urgence ou avec Info-aide violence sexuelle, une autre ligne téléphonique, pour recevoir de l’aide. Pour faire une dénonciation, on nous invite à laisser un message vocal.
Un manquement qui ne passe pas
«Peu importe qui prend le téléphone pour dénoncer, cette personne doit pouvoir recevoir une assistance rapide et directe pour la guider dès les premiers instants du processus qui s’enclenche. C’est fondamental. Sinon, ce n’est qu’une façade qui risque plutôt d’alimenter le cynisme», déclare Éric Gingras, président de la Centrale des syndicats du Québec, par communiqué.
Le démarrage à la hâte de cette ligne de dénonciation place les victimes devant un dédale administratif, et ce n’est pas acceptable.
Éric Gingras, président de la Centrale des syndicats du Québec
Selon plusieurs organismes et politiciens, la mise en place d’une ligne téléphonique ne suffit pas pour affronter le problème que représentent les violences sexuelles en milieu scolaire. Le collectif La voix des jeunes s’est dit «très sceptique quant à l’efficacité d’une ligne téléphonique». La porte-parole en matière d’éducation chez Québec solidaire (QS), Ruba Ghazal, a quant à elle soutenu, sur Twitter, que «ça va prendre plus qu’une boîte vocale».
Au moment où ces lignes étaient écrites, le ministère de l’Éducation n’avait toujours pas répondu aux demandes d’entrevue de Métro.
1 833 DENONCE, une réponse du gouvernement aux violences sexuelles en milieu scolaire
La ligne téléphonique a été mise en place par le ministère de l’Éducation après la révélation de plusieurs cas d’inconduite sexuelle dans le réseau scolaire québécois dans les dernières semaines.