Le 18 juillet 2002, Roger Thibault et Theo Wouters se sont unis au palais de justice de Montréal. Ils ont ainsi marqué l’histoire en devenant le premier couple de même sexe à bénéficier d’une telle union en Amérique du Nord. Plus de 20 ans après, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a fait de MM. Thibault et Wouters des citoyens d’honneur de la Ville de Montréal.
«Par leur combat, Roger Thibault et Theo Wouters ont contribué à faire de Montréal une ville plus ouverte et inclusive», les a-t-elle félicités dans un gazouillis lundi. Le Québec a fait partie des premières juridictions au monde à donner l’égalité des droits pour les couples homosexuels. Mme Plante a également fait remarquer que le couple avait dû combattre la discrimination et la haine toute leur vie.
En effet, en 2001, le couple qui résidait alors à Pointe-Claire y avait organisé une marche réunissant 4000 personnes pour dénoncer l’homophobie et le harcèlement dont ils étaient victimes de la part de leurs voisins. Après leur union civile, Theo Wouters et Roger Thibault sont ainsi devenus le premier couple gai québécois à avoir le droit d’adopter.
Si leur union civile célèbre cette année ses 21 ans, MM. Wouters et Thibault sont en couple depuis 50 ans. Ils ont passé la majeure partie de leur temps ensemble sans être unis, soit 29 ans.
Un autre couple de Montréalais a marqué l’histoire des droits des Québécois homosexuels, Michael Hendricks et René LeBoeuf, qui, alors que MM. Wouters et Thibault s’unissaient, poursuivaient le Canada afin d’avoir le droit de se marier. La justice leur a donné raison en 2004.
Si l’égalité des droits civils a été atteinte au début des années 2000, les personnes LGBTQ+ ont encore vécu des discriminations institutionnelles pendant quelques années. Les personnes trans peuvent changer de genre sur simple déclaration depuis 2016 et les hommes gais peuvent faire des dons du sang depuis seulement l’année dernière.
Les manifestations d’homophobie existent encore au Québec. Il y a un peu plus d’un mois, des manifestants ont protesté contre la lecture de conte par des drag queens à Sainte-Catherine. Les lectures de conte par des drag queens dans les bibliothèques provoquent régulièrement des attitudes hostiles au Québec. Aux États-Unis, certains états sont allés jusqu’à interdire la tenue d’évènement avec des drag queens et des mineurs.