Montréal

Loi 96: la Ville s’en remet à la «bonne foi» des citoyens

L'hôtel de Ville de Montréal

La loi 96 visant à réaffirmer que le Québec est une province francophone réduit l’accès aux services du 311 en anglais, la ligne téléphonique informative de la ville de Montréal.

Si des villes comme Longueuil en sont allées à complètement retirer l’anglais de leurs ressources informatives sur leur site internet, Montréal a préservé la langue de Shakespeare, mais selon un modèle qui fait sourciller: en appelant au 311, il faut «affirmer en toute bonne foi» être concerné par une exemption à la loi avant d’appuyer sur le «2» pour recevoir un service anglophone.

Les personnes visées par l’exemption sont les autochtones, les immigrants arrivés il y a six mois ou moins, les personnes admissibles à l’enseignement en anglais, les personnes qui appellent depuis l’extérieur du Québec et celles qui ne communiquaient qu’en anglais avec la ville jusqu’au 13 mai 2021.

À noter que si les personnes visées par ces exceptions correspondent plus ou moins au nombre de Montréalais qui déclarent parler l’anglais à la maison, cela représenterait près d’un quart de la population.

Cette promesse exigée lors de chaque appel, même pour les banales demandes d’informations sur les dates de passage des camions poubelles, a pris effet jeudi au moment de l’entrée en vigueur de la loi 96.

Certaines villes comme Pointe-Claire, où la majorité de la population est anglophone, ont toutefois conservé leur habituelle messagerie où le choix de recevoir des services en anglais ne nécessite pas une promesse «en toute bonne foi». Côte-Saint-Luc, dans une situation similaire, a décidé d’opter pour une modification humoristique de sa messagerie automatique qui se moque désormais de la loi 96.

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