Les Canadiens ne seraient pas assez productifs, et ce, au point où il s’agirait d’une «menace pour le niveau de vie», selon une étude de l’Institut économique de Montréal (IEDM), un think tank néolibéral.
Par rapport aux autres pays du G7, le Canada «traîne de la patte en matière de productivité à cause d’un manque d’investissement», conclut l’étude. «La valeur produite par heure travaillée au Canada accuse un retard de 17% avec la moyenne des pays du G7.»
Ce retard de la productivité canadienne ne serait pas nouveau, rapporte l’IEDM. «En moyenne, l’écart de productivité sur la période 2010-2022 s’élève à 35,7%, une différence non négligeable qui est d’autant plus préoccupante qu’elle s’observe sur une période prolongée.»
Conséquences économiques
Du point de vue économique, ce retard de productivité «risque d’entraîner une perte de compétitivité à l’échelle internationale, ce qui limiterait la création d’emplois de qualité et empêcherait le maintien d’une croissance économique forte», selon l’étude.
Le phénomène entraverait aussi le maintien d’une croissance économique forte en limitant «la capacité des entreprises à générer des revenus et à investir dans l’innovation et le développement». Selon un rapport publié dans le McKinsey Quarterly en 2014, «53% de la croissance moyenne annuelle du PIB mondial depuis 1964 est attribuée à la productivité».
«Même de petites variations dans la productivité peuvent se traduire par des écarts significatifs dans le PIB par habitant et, par conséquent, dans le niveau de vie des Canadiens», affirme l’IEDM. Selon le think tank, le PIB par habitant est un indicateur du pouvoir d’achat, et le pouvoir d’achat serait l’élément qui permettrait de mesurer le niveau de vie.
La racine du phénomène
L’IEDM affirme que la faible productivité serait le résultat d’un faible taux d’investissement privé dans l’économie.
«En 2018, l’investissement privé non résidentiel par emploi, un indicateur clé de notre environnement concurrentiel et du niveau de productivité, positionnait le Canada derrière plusieurs des pays membres de l’OCDE», affirme l’IEDM.
La tendance se remarquerait également en ce qui concerne les dépenses en recherche et développement des entreprises alors que le Canada serait au bas du classement des dépenses dans ce secteur pour l’année 2017.