Montréal

La vraie faune urbaine

Jacques Dancosse - Biodôme de Montréal

Comme plusieurs grandes villes, Montréal grouille d’animaux sauvages. Le retour de la belle saison nous rappelle leur présence dans les parcs ou dans notre cour arrière. Voici un portrait de ces voisins qui partagent notre quotidien!

Des canards dans ma piscine
Montréal étant entouré d’eau, on y retrouve plusieurs espèces de canards sauvages. Le canard malard est sans doute le plus connu. Le mâle est facilement reconnaissable à ses couleurs remarquables. La femelle est plus discrète. Elle se doit de se confondre au décor pendant les 28 jours de couvaison qu’exigent les œufs avant d’éclore. Les petits la suivent quelques heures après leur naissance; ils sont qualifiés de nidifuges. Mère cane niche parfois dans des endroits inattendus : dans une boîte à fleurs sur un balcon au troisième étage, sous la haie de cèdres du voisinage ou encore au beau milieu d’un terre-plein d’autoroute. C’est ainsi que quantité de canetons d’un jour se retrouvent dans la piscine creusée ou à courir entre les voitures.

Des moufettes sous mon cabanon

Ce n’est une surprise pour personne, la moufette rayée se plait bien en ville et affectionne les dessous de cabanons et de remises pour y élever sa famille. La femelle s’occupe seule de cinq à six jeunes. Quand elle se sent menacée, elle se positionne en forme de « U » afin d’asperger l’ennemi d’un liquide malodorant provenant de glandes anales modifiées. Myope, mais dotée d’une ouïe très fine, elle ne rate que rarement sa cible. Le liquide qu’elle peut projeter à plus de cinq mètres est très irritant pour les yeux, mais il est précieux, car il est produit lentement. Elle donnera plusieurs avertissements avant de s’en servir. Le grand-duc la considère comme un met de choix, mais en ville elle a peu d’ennemis, hormis la voiture. Elle aura beau s’immobiliser en plein milieu de la rue et lever promptement la queue en guise d’avertissement, ses chances de survie face à un tel prédateur sont assez minces.

Des ratons laveurs vaccinés dans mon parc

Depuis 1994, un suivi des ratons laveurs est réalisé dans les grands parcs de l’ouest de l’île de Montréal : le Cap Saint-Jacques et l’Île-Bizard. Les animaux capturés sont identifiés à l’aide d’une micropuce et vaccinés contre le distemper canin et la rage. Le raton est très sensible au distemper, une maladie virale souvent mortelle dans son cas. Il peut la retransmettre aux chiens qui fréquentent les parcs. Il est alors considéré comme un réservoir de cette maladie.

La rage du raton laveur est une zoonose (ou maladie transmissible de l’animal à l’homme) mortelle pour lui ou tout autre mammifère, y compris l’humain. La rage du raton n’a encore jamais été retrouvée sur l’île de Montréal, contrairement à la rage de la chauve-souris qui y est bien présente.

Des écureuils dans ma platebande

Même s’il fait un tabac du côté des cousins français en visite sur le mont Royal, l’écureuil gris n’a pas que des admirateurs. Son habitude de déterrer les bulbes et de ronger certains bacs à fleurs onéreux peut déplaire. Il n’en demeure pas moins que son comportement alimentaire a un certain côté écolo : son besoin d’enterrer des graines fait de lui un planteur d’arbre efficace. Des études ont montré qu’il en oublie une partie. Heureusement que «l’arachide rôtie» ne pousse pas bien au Canada!

La liste pourrait s’allonger : castor, faucon pèlerin, coyote, renard, marmotte, lapin à queue blanche… Gardons en tête que de nombreuses espèces s’adaptent bien au milieu urbain et y trouvent facilement alimentation et gîte, même si elles doivent côtoyer des humains pas toujours heureux de les croiser sur leur chemin.

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