Montréal

Moisson Montréal lance un cri d'alarme

Moisson Montréal, qui approvisionne en denrées 211 organismes communautaires chaque année, a lancé un véritable cri du cÅ“ur aujourd’hui, en marge du dévoilement de son Bilan-faim 2009. Confronté à une augmentation soutenue de la demande et à une diminution de ses ressources, l’organisme a comparé sa situation à celle d’une «entreprise privée qui serait à l’aube de difficultés financières».

Pour l’année en cours, Moisson Montréal est toujours à la recherche des 300 000 $ qui lui permettraient de boucler son budget, qui totalise 3 M$. Pendant ce temps, le nombre de Montréalais qui ont régulièrement fréquenté des comptoirs alimentaires – au moins trois fois par mois – a grimpé de 32 % au cours des 12 derniers mois.

«C’est la première fois que nous vivons une conjoncture comme celle-là avec une augmentation si importante de la demande conjuguée à une diminution aussi importante de l’offre, a expliqué Johanne Théroux, directrice générale de Moisson Montréal. Le problème, c’est qu’il n’existe pas de plan de sauvetage pour les groupes communautaires qui subissent la pression sur le terrain. C’est un cri du cÅ“ur que nous lançons et j’espère que les élus l’entendront et se pencheront sur des solutions à long terme.»

Financement récurrent
Johanne Théroux a déploré le fait que le financement récurrent que reçoit Moisson Montréal se limite aux 75 000 $ offerts par l’Agence de la santé et des services sociaux (ASSS) de Montréal. «Ce n’est pas normal qu’un organisme comme Moisson Montréal passe plus de temps à chercher du financement qu’à aider les gens, a-t-elle déclaré. Ça fait des années que nous faisons des représentations auprès de l’Agence pour qu’elle augmente les sommes qu’elle nous remet. C’est sûrement idéaliste de penser qu’elle nous donnera 3 M$, mais le montant doit se chiffrer en centaines de milliers de dollars.»

L’ASSS de Montréal n’a pas voulu préciser quel nouveau financement elle consentirait à offrir à Moisson Montréal, mais a confirmé que des échanges avaient eu lieu sur la question. «Nous avons invité Moisson Montréal à compléter une demande d’aide d’urgence, a expliqué une porte-parole de l’Agence. Nous attendons leur réponse.» Pour l’heure, Moisson Montréal assure son financement grâce aux dons d’entreprises, de fondations, et d’élus, qui puisent dans leurs fonds discrétionnaires.

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