Dans les prisons du Québec, les viandes provenant d’un abattage rituel sont de plus en plus en demande. En trois ans, la demande en viande halal et casher au centre de détention de Rivière-des-Prairies a augmenté de 29%.
Selon des chiffres du ministère de la Sécurité publique, la prison de Rivière-des-Prairies a répondu à 357 demandes de menus religieux en 2011-2012 et à 462 en 2013-2014.
Dans la grande région de Montréal, la demande en repas halal et casher a augmenté de plus de 50% depuis 2010. À Bordeaux, on a atteint 58 196 demandes l’an dernier.
Demandes analysées
Jean-Yves Roy, gestionnaire des communications aux Services correctionnels du Canada, a confirmé lors d’un entretien téléphonique qu’il existe bien des diètes religieuses dans les cuisines des prisons.
Pour avoir droit à cette diète, le prisonnier doit toutefois se justifier auprès de son établissement de détention.
«Nous sommes tenus par le règlement de respecter les besoins religieux. Il y a une diète halal et il y a une diète casher», a expliqué M. Roy.
La direction générale des services correctionnels du ministère de la Sécurité publique offre ces repas spéciaux depuis la fin des années 1990.
«Pour nous, c’est un moyen de favoriser la réhabilitation et la réinsertion sociale. C’est aussi une question de respect envers les différentes cultures. Il ne faut pas oublier que le milieu carcéral est aussi un milieu de vie où le maintien d’un climat de respect est important», a continué l’employé des Services correctionnels.
Le devoir de garde, prévu à la Loi sur le système correctionnel du Québec, oblige en effet que le directeur d’un établissement de détention offre à chaque personne incarcérée le nécessaire à la vie, ce qui comprend, notamment les soins de santé et la nourriture.
Par ailleurs, en vertu de la Charte des droits et libertés de la personne, les établissements de détention ont «le devoir de nourrir les personnes incarcérées en tenant compte de leur liberté de religion».
Objets religieux
Les objets religieux seraient aussi de plus en plus populaires en prison.
Il semblerait que plusieurs détenus formulent des demandes pour en obtenir. Il n’a pas été possible de mettre la main sur les chiffres concernant Rivières-des-Prairies avant de mettre sous presse, mais à la prison de Hull, une centaine de bibles, de crucifix et de chapelets ont été demandés, de même que des tapis de prière et des corans, dans les deux dernières années.
(Avec la collaboration de Jean-Pierre Boisvert)