Le leader de l’opposition officielle à Montréal, Marc-André Gadoury, se joint à l’équipe du maire Denis Coderre.
Après Richard Bergeron, fondateur de Projet Montréal qui s’est joint au comité exécutif de l’administration Coderre en 2014 à titre indépendant, au tour de Marc-André Gadoury, issu de la même formation politique, de se rapprocher du maire de Montréal en se joignant à son parti, Équipe Denis Coderre pour Montréal.
M. Gadoury est conseiller de ville de Rosemont–La Petite-Patrie, dans le district Étienne-Desmarteau, depuis 2009, un arrondissement qui était jusqu’à aujourd’hui dirigé uniquement par des élus de Projet Montréal.
«Je regarde les réalisations de M.Coderre et ça m’enchante, a-t-il affirmé pour expliquer sa décision, jeudi. Éthiquement, c’était de plus en plus difficile à vivre [dans l’opposition], je ne sentais plus que je faisais le bien des Montréalais», a-t-il ajouté, précisant qu’il passe «d’une logique d’opposition, à une logique de collaboration».
L’élu se réjouit de pouvoir «travailler pour le développement de la ville» en intégrant l’équipe du maire. «Maintenant, je vais cogner à la porte de M. Coderre avec mes suggestions et elles seront entendues. Je n’aurai pas besoin de passer par une question au conseil de ville», a-t-il souligné.
«Aujourd’hui on n’est pas vindicatif, on n’est pas contre qui que ce soit, on est pour Montréal, a affirmé Denis Coderre en point de presse. Si on se chicane entre nous continuellement, on n’arrivera pas à être une métropole de premier plan.»
M. Gadoury s’est souvent levé lors du conseil municipal pour critiquer la gestion des dossiers de l’administration, tels que la ville intelligente, la gestion des contrats et la réforme du financement des arrondissements. «Oui, il a été dur, et tant mieux s’il a été dur, ça a permis à notre équipe d’être meilleure», a nuancé M. Coderre. Il estime que Marc-André Gadoury leur sera d’une grande aide pour des dossiers tels que le vélo, la santé publique et la gestion des chantiers.
Du côté de Projet Montréal, l’élu Richard Ryan «s’explique mal la décision» de son collègue. «Surtout qu’il a été le plus virulent d’entre nous contre l’Équipe Coderre et ce jusqu’à la dernière minute. Encore la semaine dernière, il critiquait l’administration sur Twitter», a-t-il dit.
Il souligne toutefois que M. Gadoury avait déjà laissé entendre qu’il souhaitait se porter candidat à la mairie de l’arrondissement de Rosemont en 2017, mais s’est rétracté lorsque le maire actuel, François Croteau, a lui annoncé qu’il se représenterait.
«M. Gadoury a aussi perdu son poste à la Commission de la présidence dans les dernières semaines, a avancé Richard Ryan. C’est probablement un autre fait qui a dû peser dans la balance et lui a donné envie de répondre mieux à ses ambitions personnelles et essayer de voir où il peut jouer ses dés.»
«Il a choisi de dénigrer le rôle de l’opposition officielle, a quant à lui regretté Alex Norris. Pourtant, on trouve que c’est un rôle absolument essentiel. Plusieurs scandales, malversations et irrégularités n’auraient jamais vu le jour sans notre apport et l’état de Montréal aurait été pire. Ce n’est pas toujours un rôle qui nous permet de satisfaire nos ambitions, mais c’est un rôle qui nous est confié par les électeurs et qui devrait être respecté», a-t-il ajouté.
Outre Richard Bergeron et Marc-André Gadoury, des membres du personnel politique de Projet Montréal ont également rejoint les rangs de l’administration Coderre en 2014. Peter McQueen, qui a été élu dans l’arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce sous la bannière de Projet Montréal, est devenu un élu indépendant, au mois de juin, pour se présenter à la course à l’investiture pour le Nouveau Parti démocratique (NPD) dans Notre-Dame-de-Grace—Westmount.
Alex Norris assure toutefois qu’il n’y a pas de «crise» à Projet Montréal.