Montréal

Rosemont: premier conseil d’arrondissement pour l’équipe Coderre

Ce soir se tient, à 19h, le premier conseil d’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie, depuis le départ du conseiller Marc-André Gadoury, dans l’équipe de Denis Coderre. Même si tous les élus promettent de se «tendre la main», en coulisses, le fossé semble déjà s’être creusé.

«Il y a des sujets sur lesquels je ne serai plus obligé de plier. Je ne pourrai plus avaler de couleuvres pour faire plaisir à M. Croteau», prévient, d’entrée de jeu, M. Gadoury.

Depuis quelques semaines, le ton des élus de Rosemont–La Petite-Patrie se fait plus acerbe.

La défection du conseiller d’Étienne-Desmarteau, début août, a jeté un froid sur l’unité rosemontoise. Le conseil n’a pas connu d’opposition depuis novembre 2013, au moment où Projet Montréal a raflé tous les sièges de l’arrondissement.

Pour autant, il ne faut pas s’attendre à une guerre ouverte, soutient François Limoges, conseiller de Saint-Édouard, dans l’équipe de Projet Montréal.

«Nous sommes sereins [à l’approche de ce conseil]. L’important pour nous est de faire notre travail et de servir les citoyens. Nous ne voulons pas politiser le débat.»

Même ligne directrice chez le nouveau conseiller d’opposition. «Je ne pense pas qu’une guerre totale fasse le bien des citoyens. Je veux que l’on travaille ensemble pour le bien de Rosemont», laisse savoir M. Gadoury.

Une balle dans chaque camp
Chacun promet de travailler en collaboration. «Nous ne mettrons jamais de bâtons dans les roues de Marc-André. Il n’y aura pas de vendetta. S’il accepte [notre] main tendue, il va toujours avoir [notre] collaboration. La balle est dans son camp», avance M. Limoges.

«Si je sens cette collaboration, le ton va être posé. Je n’ai pas l’intention de le durcir nécessairement, plaide M. Gadoury. Sur certains points, ce sera encore la bonne entente, j’en suis certain.»

Toutefois, les deux équipes ne manquent pas une occasion d’avancer leurs pions.

«Quand je regarde l’exemple de Réal Ménard ou d’Anie Samson dans les arrondissements voisins, je me rends compte que même les conseillers d’opposition avaient plus de pouvoir de réalisation ou d’action que moi au sein du parti du maire Croteau», lâche le conseiller d’Étienne-Desmarteau.

«Pour nous, la vie continue, affirme M. Limoges. Mais, je trouve déplorable qu’il se mêle de dossiers qui ne sont même pas dans son district.»

En route vers 2017
Le nouveau membre de l’Équipe Coderre indique avoir «relu attentivement» la Charte de la Ville et le règlement de régie interne pour faire valoir ses droits de conseiller.

«Mes temps de paroles seront utilisés, notamment dans la section « adoption » du conseil, donc peut-être que [celui-ci] durera un peu plus longtemps», dit M. Gadoury.

Questionné sur le possible appui de ses anciens collègues sur des dossiers, il préfère ne pas s’avancer. «Pour déposer une motion ou une proposition, j’aurai besoin d’un appuyeur. Je vais avoir un travail à faire pour conscientiser des collègues au conseil, mais on va voir. Je n’ai pas non plus tenté la chose», note-t-il.

Réputé pour son franc-parler lors des conseils, M. Limoges reste dans l’expectative. «Marc-André [Gadoury] pourra défendre ses dossiers. Mais, s’il fait [le jeu] de la politique, ce sont les citoyens qui seront perdants», ajoute-t-il.

Bien qu’encore loin, la prochaine élection municipale de 2017 devrait déjà s’inviter au conseil d’arrondissement.

«C’est certain que je veux me représenter. Je veux continuer à faire de la politique avec M. Coderre en 2017», affirme M. Gadoury.

Quant à savoir s’il entend briguer le siège de maire de Rosemont–La Petite-Patrie, un sourire et un silence sont, pour le moment, ses seules réponses.

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