Depuis plusieurs jours, la moitié de la classe de Mme Nancy est monopolisée par une montagne de sacs remplis de livres, de fournitures scolaires, de vêtement d’hiver et de jouets destinés aux jeunes réfugiés syriens.
«Nous sommes tous des enfants avec les mêmes droits. Pourquoi est-ce que l’on aurait tout et qu’eux n’auraient rien?» demande Mayssa, 11 ans, devant sa classe de 6e année de l’école internationale Guy-Drummond.
«Les réfugiés doivent savoir qu’ils ne sont pas seuls et qu’il y a des tonnes d’organismes qui peuvent leur venir en aide», souligne la jeune Chloée.
C’est en lisant des articles de journaux en classe que les enfants ont commencé à s’intéresser à ce qui se passait en Syrie. «Mes élèves m’ont dit que c’était bien d’en parler, mais qu’il fallait aussi passer à l’action», explique leur professeure Nancy Neil qui porte le projet de collecte avec fierté.
Une leçon de partage
Hiba Jamili, 14 ans, une ancienne élève de Guy-Drummond, s’est levée avec l’idée de faire quelque chose de concret pour aider les enfants syriens. Elle a approché son ancienne école pour lancer ce projet conjointement avec les élèves de la classe de 6e année.
Depuis la fin novembre, les jeunes font des rondes à tous les jours dans les différentes classes de l’école pour collecter les dons et rappeler l’importance du projet. Ils ont aussi fabriqué des pancartes pour sensibiliser les gens à la cause.
«Nous avons fait des quiz avec les plus jeunes pour nous assurer qu’ils comprenaient l’importance de leur geste», explique Marie-Pierre, 12 ans.
Depuis le message a fait son bout de chemin. Non seulement les dons sont plus généreux que ceux imaginés, mais de plus en plus d’élèves font preuve d’inventivité pour faire leur part.
Au moment de la visite de TC Media, Édouard Desgroseillers, un élève de première année passait voir Mme Nancy pour lui remettre 15$. Il a réussi à amasser cette modique somme en vendant quelques-uns de ses objets lors d’une vente de garage improvisée.
«S’ils n’ont pas de sous pour Noël, ils ne passeront pas un beau Noël!», lance-t-il devant la classe attendrie.
Un projet à long terme
L’école entend multiplier les initiatives alors que près de 6200 réfugiés syriens sont attendus à Montréal d’ici la fin de 2016.
La présidente de l’organisme de participation des parents (OPP) de l’école d’Outremont, Bouchra Kadouri, a déjà hâte de lancer le projet de parrainage.
«J’ai l’intention de me jumeler avec une famille qui a des enfants du même âge que les miens. Ma fille, Hiba Jamili, aimerait aider des adolescents à oublier les drames qu’ils ont vécus et à bien s’intégrer dans la société», souligne-t-elle.
Depuis le début de la collecte, les dons ont été si généreux que l’école a choisi de parrainer d’autres organismes, dont la DPJ et l’Association des parents d’enfants handicapés.