La première bordée de neige, tombée à la fin décembre, a causé bien de la confusion quant au déneigement de la piste cyclable de la Côte-Sainte-Catherine. Considérée comme un lien quatre saisons du réseau de 395 kilomètres de la ville-centre, c’est pourtant la dernière portion de l’arrondissement qui a été dégagée.
«Selon le site de la Ville de Montréal, c’est une piste cyclable qui doit être ouverte à l’année, souligne Maxime Denoncourt, un cycliste d’hiver qui emprunte ce trajet quotidiennement pour se rendre à l’Université de Montréal. Mais l’arrondissement n’a pas fait ce qu’il fallait lors de la première neige.»
Toutefois, l’arrondissement ne considère pas que la piste cyclable est quatre saisons.
«Cette piste est toujours officiellement fermée, nous la déneigeons lorsqu’il y a une opération de déneigement, mais c’est tout», explique le responsable des Travaux publics d’Outremont, Hadi Hakim.
Il soutient qu’une meilleure communication avec la ville-centre aurait été nécessaire pour assurer le maintien des activités à l’année pour la voie cyclable qui longe le mont Royal, entre les avenues Vincent-D’Indy et Villeneuve.
«L’administration centrale a fait beaucoup de promesses cette année, mais dans les faits, le réseau quatre saisons ne progresse pas réellement», se désole M. Denoncourt.
De son côté, la mairesse d’Outremont, Marie Cinq-Mars, indique qu’elle est présentement en discussion avec ses collègues. «Il n’y a pas d’accord avec la ville-centre. Je me suis seulement engagée à avoir l’assentiment des autres élues de l’arrondissement pour que cette piste devienne quatre saisons», précise-t-elle.
On ne doit donc pas s’attendre à ce que le statut de la piste cyclable change cet hiver.
«Avant de la mettre quatre saisons, il faut être civilement responsable, et assurer que des vérifications journalières seront faites», souligne M Hakim.
Défis
L’emplacement de la piste présenterait aussi plusieurs défis. «Elle est située en bas de la montagne, alors la neige fond, s’écoule et regèle, ce qui demande beaucoup de vigilance», explique le directeur des Travaux publics.
Le règlement municipal interdisant les Outremontais de déposer leur neige dans la rue ne serait pas respecté. «L’arrondissement a déneigé en dernier pour contourner le problème des résidences privées qui remettent la neige sur la piste», soutient Sébastien Carrillo, cycliste d’hiver depuis près de 10 ans et administrateur du groupe Vélo d’hiver.
C’est pourquoi M. Hakim juge «qu’il faudra une véritable entente avec les citoyens.»
La Côte-Sainte-Catherine est une artère principale considérée comme prioritaire lors du déneigement. La nouvelle politique établie par la ville-centre indique également que les voies cyclables séparées par une bordure de béton devraient être traitées au même titre que les rues qu’elles sillonnent.
«Il y a très peu d’infrastructures sécuritaires comme celle-là à Montréal. Quand on crée une piste de qualité, on devrait automatiquement la compter parmi les pistes quatre saisons», souligne Maxime Denoncourt.
La Ville de Montréal assure qu’elle travaille actuellement en collaboration avec l’arrondissement pour identifier les améliorations à apporter aux opérations de déneigement.
Selon le compteur de la Ville de Montréal, situé entre les avenues McEachran et Stuart sur Côte-Ste-Catherine, 555 cyclistes passaient sur cette piste au mois de janvier 2015 et 164 au mois de février.
- En raison des pressions des cyclistes, de janvier à avril 2014, l’arrondissement d’Outremont a réalisé un projet pilote pour rendre cette piste accessible durant l’hiver.
- Ce projet a coûté 13 061$ à l’arrondissement, excluant les heures des cols bleus, l’utilisation et l’essence des camions de l’arrondissement.
- Les Travaux publics ont recommandé dans un rapport paru en juin 2014, de continuer de déneiger cette piste et de modifier le règlement afin de permettre aux citoyens de déposer leur neige sur le domaine public.
- Une augmentation du budget de 50 000$ avait également été suggérée pour couvrir les dépenses d’un hiver de cinq mois en moyenne.
- Le 28 mai 2014, une rencontre a été organisée avec les citoyens qui habitent le long de la piste, ceux-ci avaient, pour la plupart, signifié qu’ils désiraient continuer à mettre leur neige sur le domaine public et qu’ils désiraient que le règlement l’interdisant soit modifié.