Montréal

Suncor: le moratoire levé

La Ville de Montréal met fin au moratoire qui freinait tout nouveau développement aux abords des ballons de butane de la raffinerie Suncor à Pointe-aux-Trembles.

Après plusieurs mois d’analyse, l’aménagement actuel «satisfait les critères reconnus d’acceptabilité du risque», explique Annie Samson, responsable de la sécurité publique à la Ville de Montréal.

En mai 2014, le Centre de sécurité civile (CSC) avait émis un avis qualifiant de «zone à risque» un secteur d’un rayon de 610 mètres entourant les réservoirs de butane de la raffinerie. En réaction, la Ville y avait freiné tous les projets de construction et de développement.

«Le CSC se devait d’analyser plus en profondeur le risque lié aux pratiques de l’industrie. Lorsqu’il est question de sécurité, il n’y a pas de risque à prendre et il s’agissait d’une décision responsable», a affirmé Mme Samson par voie de communiqué.

La mairesse satisfaite
Contactée par TC Media, la mairesse de l’arrondissement de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, Chantal Rouleau, s’est dite satisfaite et explique que la décision a été prise après «plusieurs mois de travail intensif» de son administration, la ville-centre et la raffinerie.

«Nous avons agi en pensant toujours à la sécurité de nos citoyens. Cela a pris du temps, ce n’était pas toujours facile, mais ce travail a été fait avec beaucoup de rigueur. Urbanistes, experts en gestion de risques, élus, nous nous sommes tous retroussé les manches et maintenant nous pouvons finalement rassurer la population de ce secteur.»

La mairesse ajoute que dans les jours à venir, «toute demande d’occupation, de construction ou de transformation sera traitée en vertu de la règlementation d’urbanisme actuellement en vigueur.»

Les entrepreneurs «soulagés»
Les entrepreneurs voisins de la raffinerie qui étaient touchés par le blocage ont appris la levée du moratoire par l’entremise d’un avis envoyé aux résidents ce matin avant le point de presse.

Ils se disent «rassurés» et «soulagés» d’apprendre que la zone est hors risque, selon Martin Dubois, porte-parole de la Coalition pour le développement économique de Pointe-aux-Trembles (CDEPAT) qui regroupe une cinquantaine d’entrepreneurs du secteur.

«Nous sommes rassurés du danger et contents de savoir que la plupart d’entre nous pourrons envisager à nouveau de poursuivre le développement de nos terrains et de nos commerces», indique l’entrepreneur. Il signale toutefois que certains projets du secteur demeurent bloqués en raison de la construction du futur centre de compostage.

«Je suis content, mais je sais que nous devons continuer de nous battre au sujet du centre de compostage, donc cela ne règle le problème qu’à moitié», dit-il.

Nicole Léger, députée de Pointe-aux-Trembles qui avait plaidé pour un «dénouement rapide» du problème, s’est dite «heureuse» pour les entrepreneurs du coin.

«Je suis soulagée de savoir qu’en fin nos entrepreneurs locaux pourront continuer de contribuer à la vitalité économique du secteur. C’est une bonne nouvelle pour tout le monde, je suis contente d’avoir pu les soutenir tout au long de ce processus.»

Dean Dussault, porte-parole de Suncor, applaudit la nouvelle. «Nous avons toujours été convaincus de la sécurité de nos installations. Nous pensons que cette décision rétablira les bonnes relations que nous avons toujours eues avec nos voisins et qui étaient plutôt délicates ces derniers temps.»

Le centre de la zone définie par le moratoire se trouvait à l’angle des boulevards Saint-Jean-Baptiste et Métropolitain.

 

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