Lachine

Quand l’innovation dépasse la réglementation

L’utilisation de drones provoque de plus en plus d’incidents, notamment avec des avions. Aux États-Unis seulement, on en compte plus d’une centaine. À Los Angeles, un de ces appareils télécommandés a frôlé de quelques mètres un Airbus A380 de la Lufthansa en phase d’atterrissage. Bien que rien n’ait été répertorié chez nous, il est important de prendre conscience des risques.

Sur l’autoroute de la technologie, il est souvent difficile de comprendre l’impact qu’une invention aura sur la société. L’engouement québécois pour les drones était difficile à prévoir. Le danger que représente le manque d’expérience et de qualification de certains «pilotes improvisés» l’était encore plus.

«Le problème, c’est que n’importe qui peut s’en procurer dans un magasin de jouets, déplore Martin Généreux, pilote et instructeur de drone certifié par Exo Drone, à Laval. La formation que j’ai reçue est similaire à celle nécessaire pour piloter un avion du type Cessna.»

Le cours, qualifié de professionnel, est de 123 heures. Une trentaine est consacrée aux théories sur l’aviation, en plus des notions de météorologie et de réglementations entourant l’espace aérien. M. Généreux a aussi cumulé près d’une dizaine de vols supervisés avant de faire son premier vol solo.

Incidents

«Personne ne devrait avoir le droit d’utiliser un drone sans certification. Les gens ignorent tout des dangers de voler en milieu urbain ou dans de mauvaises conditions climatiques. J’ai déjà vu un Français faire voler son appareil au-dessus du pont Jacques-Cartier», poursuit-il.

Pour l’utilisateur récréatif, des règles strictes existent, mais on ignore comment elles sont renforcées. «Les gens ne peuvent pas voler plus haut que 90 m, mais plusieurs ne le savent même pas. De plus, lorsque tu perds ton drone de vue, tu vois seulement ce que lui voit, donc tout objet derrière lui reste invisible au pilote», explique M. Généreux.

L’utilisation des drones est illégale en territoire aéroportuaire, comme à Dorval. Jusqu’ici, aucun incident n’a été rapporté impliquant des avions à Montréal-Trudeau.

Futur
Ces engins, initialement développés pour la défense nationale, ont ensuite été utilisés à des fins professionnelles, comme au cinéma et en agriculture. Un espace aérien doit être sécurisé et un permis est nécessaire pour ceux-ci.

«L’arrivée des drones a permis des réductions de coûts phénoménales pour les agriculteurs, qui devaient auparavant louer des hélicoptères pour inspecter leurs champs», ajoute-t-il.

L’industrie du drone est appelée à se développer rapidement, puisqu’ils sont maintenant utilisés à toutes sortes de fins. Deux CF-188 Hornet survoleront d’ailleurs le Grand Prix, ce week-end, tout juste avant 14h. Contrôlés par l’Aviation royale canadienne, ils reprendront ensuite la route de Bagotville.

«Au cours des cinq prochaines années, la technologie est appelée à surpasser sa propre réglementation. Nous sommes limités par des lois qui ne correspondent plus du tout à la portée toujours grandissante des aéronefs», conclut le pilote.

La toute première Expo drone Montréal aura lieu le 25 juin, au Stade Percival-Molson. Des courses et des simulations sont prévues et de nouvelles technologies y seront exposées.

Réglementation de base de l’utilisation récréative de drones

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