MONTRÉAL — Une grappe industrielle pour les véhicules électriques et intelligents a été officiellement mise sur pied, lundi, à l’issue d’un forum consultatif au Palais des congrès de Montréal.
Alexandre Taillefer, qui préside le comité de mise en place de ce regroupement d’entreprises, a reconnu que des grands joueurs comme Google et Tesla dominent déjà ce domaine. L’homme d’affaires derrière Téo Taxi a cependant tenu à souligner que le Québec n’aspire pas à rivaliser avec ces géants, mais bien à devenir un leader mondial dans des marchés de niche, citant en exemple des autobus scolaires électriques exportés depuis Saint-Jérôme.
Les orientations stratégiques de la grappe, dévoilées lundi, s’articulent principalement autour de cette spécialisation dans des segments de l’industrie, comme celui des composantes de véhicules électriques.
La province bénéficiera de trois à cinq années pour se positionner en conséquence, tandis que la technologie poursuit son développement, estime le comité consultatif.
La ministre de l’Économie, de la Science et de l’Innovation, Dominique Anglade, a annoncé une enveloppe de 4,4 millions $ sur cinq ans afin de lancer le pôle de compétitivité et de soutenir le démarrage de projets qu’il aura ciblés.
«Le Québec possède déjà un écosystème (d’entreprises) qui est très diversifié, a-t-elle soutenu. Le message qu’on veut porter, c’est qu’on veut s’assurer qu’il y ait une plus grande cohésion dans les programmes et conséquemment, une plus grande force de frappe.»
Le ministre de l’Environnement, David Heurtel, fait état d’un véritable «point de bascule» en ce qui a trait à son objectif de voir 100 000 véhicules électriques circuler sur les routes de la province d’ici 2020.
Il dit ainsi emboîter le pas à la Norvège, avec des cibles «parmi les plus ambitieuses au monde» considérant les défis posés par la superficie du territoire québécois.
Son homologue du ministère de l’Énergie, Pierre Arcand, a pour sa part tenu à rappeler que le secteur des transports produit plus de 40 pour cent des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la province.
«Lorsque nous choisissions de rouler électrique, ce sont des GES qui ne sont pas envoyés dans l’atmosphère, c’est de l’argent qui ne sert pas à importer du pétrole», a-t-il poursuivi.
Le ministre Arcand se dit convaincu que la mise à profit d’Hydro Québec permettra à la province de tirer son épingle du jeu.
Ce projet de grappe québécoise, dont la mission demeure circonscrite au transport terrestre, s’inscrit dans le cadre du Plan d’action en électrification des transports 2015-2020. Son plan d’affaires doit être finalisé durant l’été, avec une première assemblée de partenaires prévue à l’automne.