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Une culture de harcèlement au NPD du Manitoba

Steve Lambert / La Presse Canadienne

Steve Lambert, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

BRANDON, Man. — Le Nouveau Parti démocratique (NPD) du Manitoba a souffert durant des années d’une «culture toxique» de harcèlement sexuel et d’intimidation où les victimes étaient terrifiées ou incapables d’obtenir de l’aide, selon un rapport publié par la formation politique lors de son congrès organisé à Brandon au cours de la fin de semaine.

Kemlin Nembhard, l’une des deux commissaires ayant enquêté sur le problème, s’est adressée samedi aux quelque 200 délégués présents au congrès annuel du parti.

Elle a décrit un environnement de travail et une atmosphère toxiques où les comportements inappropriés ont été tolérés par des membres importants du parti durant une longue période.

Le rapport fait référence à un «vieux boys club» où des gens ont été exclus de postes décisionnels. Des personnes ont dit avoir subi des pressions pour boire et faire la fête, alors que des activités sexuelles inappropriées avaient lieu à l’intérieur même des murs des édifices gouvernementaux.

Le parti d’opposition manitobain a mis sur pied sa propre commission d’enquête plus tôt cette année après que des femmes eurent affirmé avoir été harcelées et victimes d’attouchements sexuels de la part de l’ex-ministre Stan Struthers. L’une des victimes, Shannon Van Raes, allègue que le politicien a mis sa main sous sa jupe en faisant des commentaires à caractère sexuel alors qu’elle était son attachée de presse.

Stan Struthers, qui a quitté la politique en 2016, a refusé toutes les demandes d’entrevue, mais a publié une déclaration par voie de communiqué dans laquelle il s’est excusé pour ses gestes inappropriés.

«Nous avons parlé à des gens qui ont été impliqués ou qui sont impliqués dans le parti depuis un nombre variable d’années et les tendances sur le plan de l’atmosphère de travail et de la culture en général sont assez cohérentes», a mentionné Mme Nembhard.

Le rapport des commissaires ne cite aucun nom de victimes ou d’agresseurs présumés. Il ne précise pas non plus combien de personnes ont dénoncé ni combien d’agresseurs sont visés. Le document indique seulement que d’anciens politiciens ont été rencontrés, de même que des employés du parti au palais législatif du Manitoba et d’autres individus.

Selon Kemlin Nembhard, les témoins interrogés durant l’enquête ont révélé qu’ils n’avaient pas eu d’autre choix que d’endurer le harcèlement et les comportements inappropriés.

La commissaire a évoqué une «atmosphère de peur et de loyauté».

«La peur inspirée par certains cadres supérieurs et une atmosphère de loyauté à tout prix au parti», a-t-elle révélé.

Parmi les recommandations proposées figurent des formations obligatoires contre le harcèlement et en matière de ressources humaines pour tous les élus et cadres supérieurs, en plus de la mise en place d’un processus officiel pour permettre aux victimes de porter plainte.

Le chef du NPD du Manitoba, Wab Kinew, a dit vouloir adopter toutes les recommandations et les délégués ont voté en faveur de leur adoption.

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