MONTRÉAL — Cela pourrait prendre «encore quelques mois» avant que les 12 succursales de la Société québécoise du cannabis rouvrent leurs portes sept jours sur sept, comme elles l’ont fait au départ.
Au cours d’une entrevue, mardi, le nouveau président de la SQDC, Jean-François Bergeron, a dit envisager un délai de trois à six mois avant d’être dans une situation d’équilibre suffisamment stable pour ne plus subir de rupture de stock.
La SQDC a ouvert ses 12 succursales le 17 octobre dernier et, le 26, elle annonçait qu’elle devait réduire ses heures d’ouverture à cause de ses problèmes d’approvisionnement. Les tablettes des succursales, dans bien des cas, étaient vides. Et les succursales ferment maintenant leurs portes les lundis, mardis et mercredis.
«Dès que je vais voir que la production est régulière — on est supposé recevoir de nos producteurs des livraisons deux fois par semaine — quand je vais voir que les livraisons se font et que je suis capable de rouvrir sur sept jours, on va le faire. Mais il est trop tôt pour l’instant (pour le dire).» Mais cela «pourrait s’étendre encore sur quelques mois», a prévenu le nouveau président, qui a pris le flambeau d’Alain Brunet, parti à la retraite.
Pour ce qui est de l’expansion du réseau de 12 succursales, il faudra encore attendre. «Le plan original était de se rendre à 50 succursales à la fin de la première année, mais il est évident que ce plan va être revu en fonction de la capacité de nos producteurs à nous livrer» le cannabis, a noté M. Bergeron.
Des solutions
La SQDC va lancer d’autres appels d’offres dans les prochains mois. «C’était déjà prévu, pour permettre aux plus petits producteurs, qui sont en train de se préparer, qui sont dans leurs démarches pour obtenir leur licence de Santé Canada. Eux, on va leur faire de la place aussi», a ajouté M. Bergeron.
Il rappelle que les problèmes d’approvisionnement ne sont pas propres à la SQDC et qu’ils sont «à la grandeur du pays». On a une offre, dit-il, qui ne répond qu’à 30 ou 40 pour cent de la demande.
Le problème vient de deux sources: d’abord des producteurs qui n’ont pas encore «optimisé» leur production et qui font encore beaucoup de tâches à la main, plutôt que d’être automatisés; ensuite du processus d’autorisation de Santé Canada, qui, bien que rigoureux et nécessaire, prend un certain temps, a-t-il fait valoir.
Travailleurs
Pour ce qui est des travailleurs de la SQDC, M. Bergeron a tenu à préciser que bien qu’il y ait eu une diminution des heures d’ouverture, aucun employé permanent n’a été mis à pied. Les horaires ont été réorganisés et, de toute façon, même si les succursales ne sont pas ouvertes les lundis, mardis et mercredis, il y a du travail à faire.
Il admet cependant que les heures des employés à temps partiel ont été revues à la baisse.
Le grand patron de la SQDC n’a pas voulu se mêler du dossier des requêtes en syndicalisation qui ont été déposées par trois organisations syndicales pour ses 12 succursales. «C’est une prérogative de nos employés et nous, on va simplement respecter leur souhait.»